Buenos Aires (awp/afp) - L'Argentine est confrontée à une récession "dure et difficile" mais "inévitable", a estimé mardi le ministre de l'Economie Nicolas Dujovne, avant d'assurer que le gouvernement mène une politique économique qui va donner des résultats à moyen terme.

Après un premier trimestre de croissance, l'activité économique a chuté au deuxième trimestre et le gouvernement prévoit un recul du PIB de 2,4% cette année et de 0,5% en 2019.

Le peso argentin s'est effondré depuis le début de l'année de 50% face au dollar et le président de centre droit Mauricio Macri s'est tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) qui a octroyé en juin un prêt de 50 milliards de dollars pour stabiliser la 3e économie d'Amérique latine.

Le prêt a été porté à 57 milliards de dollars la semaine dernière et l'Argentine s'est engagée devant le FMI a réduire le déficit budgétaire. L'objectif d'un déficit zéro pour 2019 s'est traduit par des mesures d'austérité impopulaires pour les Argentins.

"Nous savons que nous avons des mois difficiles devant nous, comme nous avons eu des mois difficiles depuis avril. Mais nous savons aussi que sans ces mesures, cela aurait été pire. Nous avons réussi à éviter une crise", a déclaré le ministre de l'Economie à la radio La Red.

Pour le ministre, les deux crises monétaires vécues cette année par son pays sont dues à la sècheresse qui a pesé sur les exportations agricoles et la "volatilité internationale qui a provoqué la fuite de capitaux des pays émergents, qui nous a affectés plus fortement que d'autres pays car nous n'avions pas terminé de corriger les déséquilibres de notre économie".

Interrogé sur les conséquences pour les plus vulnérables comme les retraités, il a répondu que le budget était limité. "Ce n'est pas que nous ne soyons pas sensibles à la situation des couches de la population qui sont affectées, dit-il, mais le budget de l'Etat n'est pas infini".

afp/rp