BREXIT

LES VINGT-SEPT EN QUÊTE DE CONSENSUS SUR UN NOUVEAU REPORT

BRUXELLES - Les ambassadeurs des Vingt-Sept se sont réunis mercredi à Bruxelles pour examiner la demande d'un nouveau report de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne formulée par le président du Conseil européen Donald Tusk.

Trois sources diplomatiques européennes ont indiqué qu'aucune décision n'était attendue mercredi et que les ambassadeurs, qui souhaitent parvenir à une décision unanime par "procédure écrite", devraient à nouveau se réunir vendredi pour débattre d'un nouveau report du Brexit.

L'hypothèse d'un report de trois mois, à fin janvier 2020, est la plus probable, ont ajouté les sources.

L'Allemagne a fait savoir qu'elle ne s'opposerait à aucune sorte d'extension. La France s'est dite prête à accorder un report "technique" de quelques jours "mais en dehors de ces circonstances, une extension destinée à gagner du temps ou à rediscuter de l'accord est exclue", insiste-t-on à l'Elysée.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré mardi qu'il revenait à l'Union européenne de décider d'un éventuel report du Brexit et de sa durée, après le rejet par la Chambre des communes de son calendrier législatif en vue d'une sortie du Royaume-Uni du bloc le 31 octobre.

Selon son porte-parole, Boris Johnson a toutefois réaffirmé à Donald Tusk qu'il voulait toujours voir son pays quitter l'Union européenne le 31 octobre.

Si l'UE propose un report jusqu'à la fin janvier, des élections législatives devront être organisées en Grande-Bretagne, probablement avant Noël, a ajouté le porte-parole de Downing Street.

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SYRIE-DÉPLOIEMENT RUSSE À KOBANÉ, TRUMP LÈVE LES SANCTIONS CONTRE LA TURQUIE

MOSCOU/ANKARA/WASHINGTON - La police militaire russe a commencé mercredi à se déployer dans le nord-est de la Syrie, dans la ville-symbole de Kobané où les Kurdes étaient parvenus à repousser une offensive du groupe Etat islamique en 2015, au lendemain d'un accord entre Moscou et Ankara visant à mettre fin à l'offensive kurde.

Le Kremlin a dans le même temps haussé le ton contre les combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), les prévenant qu'ils seraient "taillés en pièces" par l'armée turque s'ils ne quittaient pas "volontairement" la zone frontalière dans les prochains jours.

Le détachement de la police militaire russe arrivé à Kobané doit superviser, en coordination avec les forces du président syrien Bachar al Assad, le retrait des miliciens kurdes de la "zone de sécurité" qu'Ankara compte établir jusqu'à environ 30 kilomètres de la frontière en territoire syrien.

Donald Trump a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Turquie qui, a-t-il dit à la Maison blanche, l'a assuré de la permanence du cessez-le-feu.

Il a précisé avoir donné instruction à son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin de lever les sanctions imposées mi-octobre. Elles seront rétablies "s'il se produit quelque chose qui nous déplaît", a prévenu le président américain.

L'ambassadrice américaine auprès de l'Otan, dont les ministres de la Défense, turc compris, se réuniront vendredi à Bruxelles, a demandé mercredi l'ouverture d'une enquête pour déterminer si des crimes de guerre ont été commis par l'armée turque et ses alliés pendant leur offensive.

L'émissaire américain pour la Syrie, James Jeffrey, a déclaré mercredi que les troupes américaines avaient des preuves de crimes de guerre commis par les supplétifs syriens de l'armée turque pendant l'offensive turque, mais pas de "preuves étendues de nettoyage ethnique".

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ISRAËL-BENNY GANTZ OFFICIELLEMENT CHARGÉ DE FORMER UN NOUVEAU GOUVERNEMENT

JERUSALEM - Benny Gantz, chef de file de la coalition centriste Bleu et Blanc, a été officiellement chargé mercredi par le président israélien Reuven Rivlin de former un gouvernement après l'échec de Benjamin Netanyahu.

Gantz, ancien chef d'état-major de Tsahal âgé de 60 ans, a 28 jours pour relever le défi. En cas d'échec, de nouvelles élections législatives auraient lieu en 2020.

Depuis 2008, la tâche de bâtir une coalition gouvernementale incombait à Benjamin Netanyahu, mais les élections législatives d'avril et septembre derniers n'ont pas permis de départager les deux rivaux et ont plongé Israël dans l'impasse politique.

Le Premier ministre sortant avait renoncé lundi à former un nouveau gouvernement, faute de majorité au Parlement.

Benny Gantz s'est engagé à former "un gouvernement d'union libéral". Il ne dispose pour l'heure que du soutien de 54 élus alors que la majorité est de 61.

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LA POLICE BRITANNIQUE DÉCOUVRE 39 CORPS DANS UN CONTENEUR

LONDRES - La police britannique a annoncé mercredi la découverte de 39 corps dans un conteneur transporté par un camion, dans une zone industrielle à l'est de Londres.

Le camion, qui serait parti de Bulgarie, serait arrivé en Grande-Bretagne samedi via Holyhead, au pays de Galles, précise-t-elle. Le chauffeur, un Nord-Irlandais âgé de 25 ans, a été arrêté.

"Nous sommes en train d'identifier les victimes, mais je crains que ce processus ne prenne du temps", a déclaré le commissaire Andrew Mariner.

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USA/"IMPEACHMENT"

DES ÉLUS RÉPUBLICAINS PERTURBENT UNE AUDITION DU CONGRÈS

WASHINGTON - Plus d'une vingtaine de parlementaires républicains ont fait irruption mercredi dans la salle sécurisée où une représentante du Pentagone devait être entendue par les commissions de la Chambre des représentants qui mènent l'enquête dans le cadre de la procédure de destitution ("impeachment") visant Donald Trump.

Le témoignage à huis clos de Laura Cooper, représentante du département de la Défense en charge des questions liées à l'Ukraine et la Russie, a été reporté d'environ quatre heures suite à cet incident qui fait écho à la demande de Donald Trump de voir ses pairs républicains combattre avec plus de fermeté la procédure des démocrates à son encontre.

Selon les démocrates, le président américain est passible d'une destitution pour avoir demandé à un dirigeant étranger, son homologue ukrainien Volodimir Zelenski, d'enquêter sur Joe Biden, l'ancien vice-président de Barack Obama et candidat à l'investiture démocrate que Donald Trump pourrait donc affronter lors de l'élection présidentielle de novembre 2020.

L'enquête a été ouverte après qu'un membre des services du renseignement américain a lancé l'alerte sur une conversation téléphonique en juillet dernier entre Trump et Zelenski.

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BOLIVIE

MORALES DÉNONCE UN PUTSCH POUR LE PRIVER D'UN NOUVEAU MANDAT

LA PAZ - Evo Morales a répété mercredi qu'il avait remporté l'élection présidentielle de dimanche en Bolivie et a accusé l'opposition de fomenter un coup d'Etat après que des manifestants se sont rassemblés en nombre pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une tentative du président sortant de truquer le scrutin.

Selon les résultats partiels, qui semblaient gelés après 97% des bulletins dépouillés, Evo Morales était donné en tête du scrutin avec 46,49% des voix mais ne disposait pas d'une avance suffisante sur son principal rival, Carlos Mesa, pour être élu dès le premier tour.

Dans un discours prononcé depuis le siège du gouvernement à La Paz, le dirigeant socialiste a critiqué les heurts qui ont éclaté après la fermeture des bureaux de vote et a imputé cette vague de violence à l'opposition de droite.

Il s'agit du plus important défi auquel fait face Morales, qui a mené le pays à la stabilité politique et une prospérité économique sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2006.

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FRANCE

SANDRO GOZI QUITTE SON POSTE DE CONSEILLER À MATIGNON

PARIS - L'ex-secrétaire d'Etat italien Sandro Gozi a annoncé mercredi soir qu'il quittait son poste de chargé de mission à Matignon, au terme de plusieurs jours de polémique sur des soupçons de conflit d'intérêts.

"Mon choix de démissionner de ma fonction professionnelle de chargé de mission auprès d'Edouard Philippe s'inscrit pleinement dans mon engagement et mes principes", a-t-il écrit sur Twitter. "Il est temps de cesser cette dérive dans le débat public de suspicion sans fond".

Le Premier ministre Edouard Philippe avait demandé des explications au responsable italien, candidat sur la liste La République en marche aux élections européennes de mai et qui a rejoint Matignon en juillet, après des informations de presse sur ses activités.

Selon le quotidien Times of Malta, Sandro Gozi travaillait parallèlement pour le compte du chef du gouvernement de Malte, Joseph Muscat, depuis juin 2018, qu'il "conseille sur toutes les institutions et priorités européennes".