TROIS MORTS DANS UNE FUSILLADE À STRASBOURG, LE TIREUR EN FUITE

STRASBOURG - Un homme armé a tué mardi à Strasbourg trois personnes et en a blessé 12 autres, dont six sont en urgence absolue, dans le périmètre du célèbre marché de Noël de la capitale de l'Alsace, a déclaré dans la nuit de mardi à mercredi le ministre de l'Intérieur.

Christophe Castaner a ajouté lors d'une conférence de presse que l'homme, très défavorablement connu des services de police, était toujours en fuite au milieu de la nuit.

La France, a-t-il ajouté, a été placée en "urgence attentat" avec notamment des contrôles renforcés aux frontières.

Selon des sources policières et proches de l'enquête, l'auteur présumé est un homme de 29 ans fiché "S".

La section antiterroriste du parquet de Paris a décidé de se saisir des faits, a annoncé le parquet. Elle a ouvert une enquête pour assassinats, tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes criminelle.

A Paris, Emmanuel Macron a présidé une réunion de crise au ministère de l'Intérieur et un conseil restreint de défense est programmé mercredi après le conseil des ministres.

Le tireur, né et vivant à Strasbourg, "a semé la terreur" en trois points de la ville, notamment à proximité du marché de Noël et de la cathédrale, dans l'hypercentre, à partir de 19H50, a précisé Christophe Castaner.

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"GILETS JAUNES"

LES PARLEMENTAIRES DE LA MAJORITÉ REÇUS À L'ÉLYSÉE

PARIS - Les parlementaires de la majorité ont été reçus mardi soir à l'Elysée par Emmanuel Macron, qui est revenu avec eux sur les trois semaines de crise des "Gilets jaunes" qui ont déstabilisé certains députés de La République en Marche (LaRem) et du MoDem.

La réunion a été écourtée par l'annonce de la fusillade dans le centre-ville de Strasbourg, qui a fait plusieurs morts.

Les propos d'Emmanuel Macron devant les députés étaient "de la même essence" que ceux de son allocution télévisée de la veille "en détaillant un peu plus la nécessaire implication des députés", a rapporté à Reuters un participant.

Mardi matin à l'Assemblée, la réunion du groupe LaRem à l'Assemblée a donné lieu à des débats parfois vifs, ont rapporté des participants.

Au-delà des "Gilets jaunes" et des membres de l'opposition, le chef de l'Etat a dû composer ces dernières semaines avec des appels de plus en plus insistants, au sein de sa majorité, en faveur de mesures d'urgence et d'un accompagnement social renforcé de la transition écologique.

MACRON CONVAINC L'OPINION, PAS TOUS LES "GILETS JAUNES"

PARIS - Une part croissante de Français souhaite l'arrêt du mouvement des "Gilets jaunes", qui se poursuivait mardi après les annonces du chef de l'Etat et en dépit des appels à la concertation de manifestants modérés, montrent deux sondages publiés mardi.

Plus de la moitié des sondés (54%) d'une enquête OpinionWay pour LCI souhaitent que le mouvement cesse, tout en continuant à soutenir les "Gilets jaunes" pour près de deux tiers d'entre eux(66%, en baisse de deux points de pourcentage par rapport à la précédente édition du sondage le 5-6 décembre).

Une courte moitié des personnes ayant regardé l'allocution présidentielle (49%) ont trouvé le chef de l'Etat convaincant.

Un second sondage réalisé par Odoxa pour Le Figaro et franceinfo conforte cette approbation des mesures, jugées "satisfaisantes" par 55% à 85% de Français. L'enquête fait état cependant d'une courte minorité de sondés (46%, en hausse de 12 points de pourcentage par rapport au 22 novembre) qui souhaitent la fin des "Gilets jaunes".

LA FRANCE LAISSE FILER LE DÉFICIT SANS DONNER DE CHIFFRE

PARIS - Contraint de revoir en catastrophe son projet de budget 2019 pour y intégrer les concessions d'Emmanuel Macron aux "Gilets jaunes", le gouvernement a renoncé à contenir le déficit public dans les limites européennes, sans précision à ce stade.

Le glissement du déficit au-delà des 3% du PIB, inéluctable après l'annonce par le chef de l'Etat de mesures notamment à destination des salariés au smic et de certains retraités - a été reconnu en creux par le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin mardi.

"Le déficit public va se creuser par l'effet des annonces, notamment de baisse de fiscalité que propose le président", a-t-il dit aux sénateurs, qui s'apprêtaient à voter un projet de loi de finances pour 2019 déjà caduc, puisque les dernières annonces gouvernementales devront être incluses avant la nouvelle lecture à l'Assemblée, la semaine prochaine.

FRANCE-LES BANQUES N'AUGMENTERONT PAS LEURS TARIFS EN 2019

PARIS - Les banques françaises se sont engagées mardi, lors d'une réunion avec Emmanuel Macron, à ne pas augmenter les tarifs bancaires des particuliers en 2019 et à plafonner, de façon pérenne, les frais d'incidents bancaires pour les publics les plus fragiles, a annoncé l'Elysée.

Ce plafonnement à 25 euros par mois pourra bénéficier à 3,6 millions de personnes, a précisé la présidence française dans un communiqué. Ces deux engagements "représentent 500 à 600 millions de pouvoir d'achat redistribués au bénéfice des Français".

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HAUSSE DES SALAIRES DE 3,1% CHEZ TOTAL ET PRIME DE 1.500E

PARIS - Total a annoncé mardi soir qu'il proposerait une augmentation globale des rémunérations de 3,1% ainsi qu'une prime exceptionnelle de 1.500 euros à l'ensemble du personnel en France.

"Après une journée d'écoute et de débats et compte tenu des bons résultats de Total en 2018, nous proposons à nos organisations syndicales une enveloppe globale d'augmentation de +3,1% et une prime exceptionnelle de 1.500 euros pour tous nos salariés en France", a annoncé le PDG Patrick Pouyanné dans un tweet.

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L'ASSEMBLÉE VOTE UN PROJET DE RÉFORME DE LA JUSTICE CONTESTÉ

PARIS - Les députés ont voté dans la nuit de mardi à mercredi en première lecture les deux projets de loi qui mettent en oeuvre une réforme de la justice contestée par une partie des professionnels de l'institution judiciaires et par l'opposition.

Le projet de loi de programmation amendé par le Sénat mais largement rétabli dans sa version d'origine par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, a été adopté en début de soirée. Le projet de loi organique relatif à l'organisation des juridictions a été voté dans la foulée par 75 voix contre 42.

Le projet de loi de programmation prévoit notamment d'accroître le budget de la justice de 1,6 milliard d'euros en cinq ans, de recruter 6.500 personnes et de créer un parquet national antiterroriste, mission remplie jusqu'ici par une section spécialisée du parquet de Paris.

Il prévoit également une large numérisation de la justice, une accélération et une simplification des procédures civiles et pénales et une réorganisation des juridictions et des peines, pour désengorger tribunaux et lieux de détention.

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BREXIT-POSSIBLE VOTE SUR LA CONFIANCE À THERESA MAY MERCREDI

LONDRES - Les députés conservateurs britanniques ont réuni le quota des 48 lettres nécessaires pour déposer une motion de défiance contre le gouvernement de Theresa May et un vote pourrait intervenir à la Chambre des communes dès mercredi soir, a annoncé un élu conservateur.

Graham Brady, le président du groupe conservateur à la Chambre des communes, a demandé à voir Theresa May mercredi après la séance hebdomadaire de questions au gouvernement, indique le service politique de la BBC.

Selon les règlements de la Chambre des communes, il faut que 15% des députés conservateurs, soit 48 sur 315, expriment par écrit leur volonté d'organiser un vote de défiance contre le chef du gouvernement pour que ce scrutin ait lieu.

L'UE PRÊTE À AIDER MAY MAIS PAS DE RENÉGOCIATION DU BREXIT

BRUXELLES - Le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré après une entrevue avec Theresa May que les Européens étaient prêts à soutenir la Première ministre britannique sur la question du Brexit mais que pour l'instant ils ne voyaient pas comment ils pouvaient l'aider.

"Longue et franche discussion avec la Première ministre Theresa May avant le sommet sur le Brexit. Clair que les 27 de l'UE veulent aider. La question est de savoir comment ?" écrit Donald Tusk dans un message sur Twitter.

Les dirigeants des Etats membres de l'UE doivent se retrouver en sommet jeudi et vendredi à Bruxelles pour discuter du divorce avec le Royaume-Uni. Ils excluent toute renégociation du projet d'accord.

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TRUMP DISPOSÉ À RENCONTRER XI DE NOUVEAU ET À INTERVENIR DANS L'AFFAIRE HUAWEI

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump a déclaré mardi qu'il pourrait de nouveau s'entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping sur les questions commerciales si cela venait à être nécessaire, et qu'il ne comptait pas imposer de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois dans l'immédiat.

Donald Trump et Xi Jinping se sont rencontrés le 1er décembre à Buenos Aires en marge du G20. Ils ont convenu de ne pas imposer de droits de douane supplémentaires et de trouver un accord sur le commerce d'ici à 90 jours.

Des négociations commerciales entre Washington et Pékin sont déjà en cours par téléphone, a dit Trump dans un entretien à Reuters réalisé dans le bureau Ovale de la Maison blanche, et une nouvelle rencontre devrait "probablement" avoir lieu entre de hauts représentants de l'administration américaine et des responsables chinois.

Le président américain a confié par ailleurs qu'il était disposé à intervenir auprès du département de la Justice concernant les poursuites judiciaires contre la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, arrêtée au début du mois au Canada sur demande des autorités américaines et qui pourrait être extradée aux Etats-Unis.

Un juge canadien a autorisé mardi la remise en liberté sous caution de Meng Wanzhou.