DES "GILETS JAUNES" MARQUENT 3 MOIS DE CONTESTATION À PARIS

PARIS - Quelque 1.500 personnes, selon la police, ont défilé dimanche à Paris pour marquer les trois mois du mouvement des "Gilets jaunes", une mobilisation pacifique marquée toutefois par des insultes contre Ingrid Levavasseur, qui a renoncé à emmener la liste "Ralliement d'initiative citoyenne" aux européennes.

Le 14e samedi consécutif de manifestations en France a réuni 5.000 personnes à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, mais les "Gilets jaunes" avaient été conviés à manifester aussi, pour la première fois, un dimanche afin de célébrer "l'anniversaire" de la contestation, dont le premier acte eut lieu le 17 novembre dernier.

Plusieurs centaines de personnes ont marché dans le calme entre les Champs-Elysées et le Champ-de-Mars, dans le VIIe arrondissement, avant de se disperser sans incident, sous la surveillance d'un important dispositif policier. L'une des figures du mouvement, Ingrid Levavasseur, a été prise à partie par des manifestants à la fin de la manifestation et a été contrainte de se mettre à l'écart sous les huées.

FINKIELKRAUT INJURIÉ, ENQUÊTE OUVERTE, UN SUSPECT IDENTIFIÉ

PARIS - Le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête au lendemain des insultes dont l'essayiste Alain Finkielkraut a été l'objet en marge d'une manifestation des "Gilets jaunes" à Paris. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé sur Twitter qu'"un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures" avait été identifié par la police.

L'enquête du parquet est ouverte du chef d'"injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion, par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique".

La classe politique a exprimé son indignation après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux montrant le philosophe et académicien violemment conspué, samedi, par des manifestants.

MARINE LE PEN SE POSE EN HÉRAUT DES "VRAIS GILETS JAUNES"

SAINT-PAUL-DU-BOIS, Maine-et-Loire - Marine Le Pen s'est présentée dimanche comme la porte-voix des « vrais Gilets jaunes » pour les élections européennes du 26 mai prochain, prenant la défense "des travailleurs pauvres, des mamans célibataires admirables et des retraités miséreux".

La présidente du Rassemblement national (RN) s'exprimait lors d'une réunion publique à Saint-Paul-du-Bois (Maine-et-Loire), petite commune rurale de 600 habitants qui l'avait placée à égalité parfaite avec Emmanuel Macron au soir du premier tour de l'élection présidentielle de 2017, avec 19,24% des inscrits, mais loin derrière François Fillon (35,77%).

LE SOUTIEN AUX "GILETS JAUNES" CONTINUE À S'EFFRITER

PARIS - Seuls 50% des Français expriment leur soutien ou de la sympathie pour les "Gilets jaunes", selon un sondage de l'institut Ifop, qui n'avait jamais mesuré un niveau si faible d'approbation depuis le début du mouvement, il y a trois mois jours pour jour.

D'après cette enquête réalisée pour le Journal du dimanche, plus d'un tiers des personnes interrogées (34%) se déclarent désormais opposées ou hostiles aux manifestants et 16% y sont indifférents.

Pour la première fois, une majorité de Français (52%) souhaitent par ailleurs que les "Gilets jaunes" cessent leur mouvement et seuls 38% jugent qu'ils doivent poursuivre leurs actions - 10% ne se prononcent pas.

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L'ALLEMAGNE POSE SES CONDITIONS AU RETOUR DE SES DJIHADISTES

BERLIN - Berlin ne rapatriera les individus soupçonnés d'avoir appartenu au groupe Etat islamique qu'à la condition qu'ils disposent d'un accès consulaire, a fait savoir dimanche une porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur.

"Par principe, tous les citoyens allemands et ceux qui sont soupçonnés d'avoir combattu dans les rangs du soi-disant Etat islamique ont le droit de revenir", a dit la porte-parole. "En Syrie, le gouvernement allemand n'est pas en mesure de garantir les droits et l'accès consulaire aux citoyens allemands emprisonnés en raison du conflit armé."

On estime à environ 1.050 le nombre de personnes qui se sont rendues depuis 2013 en Syrie et en Irak depuis le territoire allemand. Un tiers, environ, est déjà rentré.

Donald Trump a exhorté samedi soir ses alliés européens à "reprendre" des centaines de combattants du groupe Etat islamique (EI) capturés en Syrie et de les traduire en justice.

Le sort de ces combattants et de leurs familles constituent un casse-tête pour les gouvernements étrangers, peu étant enclins à rapatrier des individus qui ont prêté allégeance à une groupe ayant juré la destruction de leurs pays d'origine.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde en lutte contre l'EI, étaient proches de la victoire samedi contre les djihadistes retranchés dans leur réduit de Baghouz dans l'est de la Syrie, a déclaré le commandant de l'offensive.

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THERESA MAY VA PARLER À TOUS SES HOMOLOGUES EUROPÉENS

LONDRES - La Première ministre britannique va s'entretenir à partir de lundi avec tous les chefs d'Etat et de gouvernement européens ainsi qu'avec le président de la Commission européenne pour tenter d'arracher quelques modifications à l'accord de retrait qu'elle ne parvient pas à faire approuver par son Parlement.

Elle va donc, une fois de plus, s'efforcer de les convaincre de modifier la clause de sauvegarde irlandaise qui la prive du soutien des unionistes nord-irlandais, une issue dont ses partenaires européens refusent pourtant d'entendre parler.

La date des discussions que la Première ministre prévoit d'avoir avec Jean-Claude Juncker n'a pas été communiquée.

Le ministre du Brexit, Steve Barclay, doit parallèlement rencontrer lundi le négociateur en chef de l'Union, Michel Barnier.

LE POINT sur les négociations du Brexit

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ESPAGNE-LE PSOE EN TÊTE D'UN SONDAGE, PAS DE MAJORITÉ EN VUE

MADRID - Les socialistes du PSOE arrivent en tête d'un sondage publié samedi par le quotidien El Periodico, une avance toutefois insuffisante pour leur laisser entrevoir une majorité au Parlement.

Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé vendredi que des élections législatives anticipées seraient organisées le 28 avril prochain quelques jours après avoir échoué à faire adopter son projet de budget.

L'enquête d'opinion, réalisée par l'institut Gesop, accorde de 115 à 117 sièges aux socialistes alors que la majorité absolue se situe à 176.

Les conservateurs du Parti populaire sont quant à eux crédités de 75 à 77 sièges, devant les centristes de Ciudadanos (44 à 47 sièges) eux-mêmes talonnés par le parti d'extrême droite Vox (43 à 46 sièges).