Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé lundi dans les premiers échanges, pénalisées par le recul des valeurs liées au voyage, sur fond d'inquiétudes sur la propagation du coronavirus et les tensions USA-Chine.

La décision inattendue prise par le Royaume-Uni d'instaurer une "quatorzaine" pour tous les voyageurs en provenance d'Espagne arrivant sur son territoire a ravivé les craintes sur le secteur européen des transports et du tourisme, ce qui plombe la tendance.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,1% à 4.951,3 points vers 8h20 GMT. A Londres, le FTSE cède 0,19% tandis que la tendance est plus positive à Francfort, où le Dax gagne 0,46% à la faveur de la progression de SAP et d'un bon indice Ifo.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,09%, le FTSEurofirst 300 lâche 0,03% et le Stoxx 600 recule de 0,1%.

Les plupart des places européennes continuent de baisser en ce début de semaine après la décision britannique de mettre en quarantaine les voyageurs en provenance d'Espagne, une destination que le gouvernement déconseille, à l'exception des Canaries et des Baléares, moins touchés par l'épidémie.

La secrétaire d'Etat britannique à la Santé a indiqué lundi que des mesures vis-à-vis de l'Allemagne et la France pourraient suivre en cas d'aggravation de la situation sanitaire.

Comme la semaine dernière, les différends diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine restent également un motif d'inquiétude. Pékin a annoncé lundi avoir pris le contrôle des locaux du consulat américain de Chengdu, dans le sud-ouest chinois, après avoir ordonné vendredi la fermeture de cette représentation diplomatique en représailles à la fermeture de son consulat à Houston (Texas) décidée la semaine dernière par Washington.

Du côté des bonnes nouvelles, le moral des entrepreneurs allemands a enregistré en juillet une amélioration plus marquée que prévu, à 90,5 contre 86,3 en juin et 89,3 pour le consensus.

Les investisseurs suivront dans la journée la présentation par le Parti républicain américain d'un nouveau plan de soutien à l'économie d'un milliard de dollars.

VALEURS

L'indice Stoxx du secteur perd 3,1%, la plus forte baisse en Europe, après la décision britannique sur les voyageurs venant d'Espagne.

Aux valeurs individuelles, le voyagiste TUI chute de 13,10%, lanterne rouge du Stoxx 600, et les compagnies Air France-KLM, Lufthansa, IAG et EasyJet perdent entre 4,02% et 10,36%.

Accor (-3,18%) accuse la plus forte baisse du CAC, devant Airbus (-2,30%).

Du côté des résultats, l'équipementier automobile Faurecia cède 3,88% après avoir fait état d'une forte baisse de ses résultats semestriels, impactés par l'épidémie de coronavirus.

En hausse, SAP prend 3,64% après avoir annoncé son intention de scinder sa filiale Qualtrics, spécialisée dans l'étude du comportement des consommateurs en ligne, en vue d'une introduction en Bourse.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, terminant la semaine sur un repli général, pénalisée par des résultats décevants, le rebond du nombre de contaminations par le coronavirus et les incertitudes géopolitiques.

L'indice Dow Jones a cédé 0,68%, le S&P-500 a perdu 0,62% et le Nasdaq Composite 0,94%.

Aux valeurs, Intel a plongé de 16% après avoir annoncé un retard dans la production d'une puce plus rapide et plus petite de 7 nanomètres.

EN ASIE

Après un week-end prolongé de quatre jours, la Bourse de Tokyo a reculé pour sa reprise. L'indice Nikkei a perdu 0,16% en raison de la détérioration des relations entre la Chine et les Etats-Unis et de la vigueur du yen, qui a freiné les valeurs exportatrices.

La tendance en Chine a été soutenue par l'augmentation des profits des entreprises industrielles en juin au rythme le plus rapide en plus d'un an, signe que la reprise du pays prend de l'ampleur.

Le CSI 300 des grandes capitalisations a gagné 0,5% et l'indice composite à Shanghai a pris 0,3%.

CHANGES

Après avoir déjà perdu 1,57% la semaine dernière, le dollar (-0,5%) recule toujours ce lundi contre un panier de devises internationales sous l'effet conjugué des tensions sino-américaines et de la résurgence de l'épidémie aux États-Unis, qui pourrait compromettre la reprise de la première économie mondiale.

Le désintérêt des cambistes pour le dollar s'accompagne également d'une large réévaluation de la valeur de l'euro après l'accord européen sur un plan de relance.

L'euro gagne 0,48% à 1,171 dollar, après un pic depuis septembre 2018 à 1,1724 en séance.

Le franc suisse a atteint un plus haut de cinq ans et le yen son plus haut depuis la mi-mars.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement à 0,5856% dans les échanges en Asie. La tendance est similaire en Europe où le rendement du Bund de même échéance évolue autour de -0,455%.,

MÉTAUX

Le nouvel accès de tensions diplomatiques, la pandémie et la faiblesse du billet vert favorisent les monnaies refuges et aussi l'or, qui a bondi à un plus haut historique à 1.943,93 dollars l'once (+2%).

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont en léger repli, affectés par les incertitudes géopolitiques et sanitaires.

Le Brent recule de 0,16% à 43,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 41,2 dollars (-0,22%).

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga