À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,05% à 5.003,92 points après avoir passé une partie de la séance sous 5.000 points. Le Footsie britannique a cédé 0,83% et le Dax allemand 0,36%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,03%, le FTSEurofirst 300 de 0,19% et le Stoxx 600 de 0,17%.

Le sommet du G20 s'est ouvert en début de journée à Buenos Aires mais pour bon nombre d'investisseurs, le seul rendez-vous qui compte réellement est celui que se sont fixé le président américain, Donald Trump, et le chinois, Xi Jinping, samedi pour un dîner qui devrait être dominé par les tensions commerciales.

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a dit qu'il serait étonné si ce tête-à-tête ne débouchait pas sur un accord, des propos salués par les marchés. Mais certains commentateurs mettent en garde contre un excès d'optimisme.

"La barre est relativement basse pour le sommet, considéré comme un épisode crucial du conflit commercial. Peu de traders croient véritablement qu'un accord commercial sera conclu dans les jours à venir mais les marchés n'ont pas correctement pris en compte le fait que la rencontre pourrait en fait aggraver la guerre commerciale", souligne ainsi Fiona Cinotta, analyste senior de CityIndex à Londres.

"Si c'était le cas, les Etats-Unis pourraient envisager d'augmenter les droits de douane à 25%, contre 10%, sur certaines importations depuis la Chine."

Un autre facteur a pesé sur la tendance ce vendredi: l'annonce d'une nouvelle baisse de l'indice PMI manufacturier officiel chinois, retombé à 50, un niveau auquel il traduit une stagnation de l'activité industrielle, une première depuis début 2016.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a gagné 0,99%, le CAC 40 1,15% et le Dax 0,58%. Mais le mois de novembre se solde par un repli de 1,14% pour le Stoxx 600 et de 1,76% pour le CAC 40; quant au Dax, il a reculé de 1,66% en novembre, son quatrième mois consécutif de repli, une série sans précédent depuis 2008.

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle du jour en Europe a affecté le secteur de la distribution, dont l'indice de référence Stoxx a cédé 1,19%, pénalisé entre autres par le recul de 4,46% de Zalando après l'abaissement de la recommandation de Kepler Cheuvreux, qui s'inquiète pour les marges du spécialiste allemand du commerce en ligne.

Le compartiment automobile a abandonné 0,92%, affecté à la fois par les craintes persistantes d'une taxation des voitures importées aux Etats-Unis et par une note peu encourageante de HSBC sur les perspectives du marché automobile.

A la hausse, Altice Europe a bondi de 15,62% après la conclusion d'un accord de cession de la moitié de son réseau de fibre optique en France à des investisseurs financiers pour 1,8 milliard d'euros.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, la tendance était à la prudence sur les marchés actions américains: le Dow Jones perdait 0,05% tandis que le Standard & Poor's 500 prenait 0,16% et le Nasdaq Composite 0,3%.

Si les valeurs bancaires et les technologiques américaines progressent, le compartiment de l'énergie souffre de la baisse des cours du pétrole.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, le principal rendez-vous économique du jour était la première estimation de l'inflation dans la zone euro en novembre. A 2,0% sur un an, elle a reculé par rapport à octobre et l'inflation de base est revenu 1,1% après 1,2% alors que le consensus Reuters la donnait à 1,3%.

Aux Etats-Unis, l'indice d'activité PMI pour la région de Chicago a lui nettement dépassé les attentes.

CHANGES

Déjà bien orienté en début de journée grâce à son statut de valeur refuge sur fond d'incertitudes liées aux tensions commerciales, le dollar a accru ses gains avec l'ouverture des marchés américains et affichait à la clôture des places européennes une hausse de 0,38% face à un panier de devises de référence.

L'euro, lui, abandonne 0,62% face au billet vert à 1,1320 après un plus bas à 1,1311.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de référence européens restent proches de leurs plus bas niveaux depuis trois mois après les premiers chiffres de l'inflation dans la zone euro.

Celui du Bund allemand à dix ans finit ainsi la semaine tout près de 0,31%, soit en baisse de près de huit points de base sur l'ensemble du mois de novembre.

Toujours surveillés de près, les rendements italiens finissent la journée en légère hausse après la révision à la baisse du produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre, à -0,1% alors qu'une première estimation l'avait donné inchangé, ce qui fait craindre au patronat de la péninsule une entrée au récession en fin d'année.

Toujours fragilisé par la révision à la baisse des anticipations d'évolution des taux de la Réserve fédérale l'an prochain, le rendement à dix ans américain se maintient de justesse au-dessus de la barre de 3%.

Sa baisse contribue à un nouvel aplatissement de la courbe des taux: l'écart entre les rendements à deux et dix ans est brièvement revenu sous 20 points de base, pour la première fois depuis le mois d'août.

PÉTROLE

Les cours du brut ont poursuivi leur repli, les investisseurs semblant loin d'être convaincus que l'Opep et ses alliés parviendront la semaine prochaine à conclure un accord d'encadrement de la production susceptible d'enrayer la chute des prix.

Le Brent cède 1,2% à 58,80 dollars le baril tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) tente de se stabiliser autour de 51,30 dollars après une incursion sous le seuil symbolique des 50 dollars.

Selon l'agence de presse RIA, le ministre russe de l'Energie Alexander Novak devrait rencontrer son homologue saoudien lors du sommet du G20 pour discuter d'une réduction de la production en 2019.

Le mois de novembre se solde pour le Brent par une chute de 22%, sa pire performance mensuelle depuis 2008.

A SUIVRE LUNDI:

Voir aussi:

*POINT HEBDO-Trois échéances cruciales pour le bilan 2018 des marchés

*ANALYSE-La guerre commerciale, handicap durable pour les valeurs européennes

*ENQUÊTE-Les gérants mondiaux renforcent le cash dans leurs portefeuilles

LA SITUATION SUR LES MARCHÉS

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand