À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,68% à 4.447,75 points vers 08h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,88% et à Londres, le FTSE abandonne 1,48%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 1,83%, le FTSEurofirst 300 recule de 1,17% et le Stoxx 600 de 1,56%.

Mardi, les Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé en nette hausse, profitant d'un indicateur chinois meilleur qu'attendu et des perspectives de levée progressive du confinement dans plusieurs pays.

Ces facteurs ne font plus le poids face à un sursaut d'inquiétude vis-à-vis de la situation économique mondiale. Le Fonds monétaire international a jugé mardi, en cours de séance, que la contraction de l'économie mondiale pourrait atteindre 3% cette année, un choc sans précédent depuis la "Grande Dépression" des années 1930.

C'est dans ce contexte alarmant que les investisseurs suivront vendredi avec une attention particulière les chiffres trimestriels du produit intérieur brut (PIB) chinois. Les analystes anticipent en moyenne une chute de 6,5% selon une enquête Reuters, ce qui marquerait une première baisse trimestrielle du PIB depuis au moins 1992.

Avant cela, ils prendont connaissance ce mercredi à 12h30 GMT des ventes au détail aux Etats-Unis, attendues en net repli, conséquence économique logique du ralentissement des achats des ménages américains et de la fermeture de nombreux commerces face à l'épidémie de coronavirus.

Par ailleurs, la publication des résultats dans le secteur bancaire américain se poursuivra avec Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs.

"Nous prévoyons que les bénéfices mondiaux des entreprises connaîtront une baisse d'environ 70% entre leurs plus hauts et leurs plus bas niveaux 2020. Même avec l'important rebond prévu, les bénéfices mondiaux devraient être en fin d'année inférieurs de 20% au niveau prévu avant la pandémie", a déclaré Bruce Kasman, économiste en chef chez JPMorgan.

Sur le plan sanitaire, il est à souligner que les Etats-Unis ont enregistré 2.082 décès supplémentaires mardi, du jamais vu depuis le début de l'épidémie. Mais cela n'a pas empêché Donald Trump de suspendre le financement américain de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a selon lui "failli à ses devoirs essentiels" dans la lutte contre l'épidémie.

VALEURS

L'indice Stoxx du pétrole et du gaz abandonne 4,69% accusant la plus forte baisse sectorielle face au repli des cours du brut.

A Paris, TechnipFMC et Total perdent respectivement 6,86% et 5,01% tandis qu'à Londres, BP et Royal Dutch Shell cèdent 5,26% et 4,07%.

Les valeurs défensives sont en hausse comme Sanofi (+1,14%) et Danone (+1,44%), en tête du CAC.

A WALL STREET

Les contrats à terme signalent une ouverture en baisse mercredi, de l'ordre de 1,5%, après la forte hausse de la veille sur fond d'espoirs d'un desserrement des mesures de restriction prises pour freiner la propagation du coronavirus.

L'indice Dow Jones a gagné mardi 2,39% et le S&P-500 a pris 3,06%. De son côté, le Nasdaq Composite a avancé de 3,95%.

La séance a aussi été marquée par le début de la saison de publications des résultats d'entreprise du 1er trimestre. JPMorgan et Wells Fargo ont terminé en baisse après l'annonce de la chute de leur bénéfice tandis que Johnson & Johnson s'est adjugé plus de 4%, l'augmentation du dividende compensant la révision à la baisse des prévisions.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a reculé de 0,45% après un gain de plus de 3% la veille.

Les Bourses chinoises ont aussi baissé, la perspective d'une chute du PIB de la Chine au premier trimestre reléguant au second plan l'annonce d'une baisse du taux de facilité de prêt à moyen terme de la Banque populaire de Chine à 2,95%, le taux le plus faible depuis 2014.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,57% et l'indice Hang Seng de Hong Kong 1,19%.

TAUX

Le regain de prudence sur les marchés se traduit par une baisse des rendements obligataires. Le taux des Treasuries à dix ans lâche six points de base pour revenir à 0,6836% et son équivalent allemand cède plus de trois points à -0,422%.

CHANGES

Face au léger regain d'aversion pour le risque, le dollar est à nouveau prisé par les cambistes et gagne 0,45% contre un panier de devises internationales.

L'euro recule parallèlement à 1,0926 et la livre sterling cède 0,86% à 1,2514 dollar, après avoir touché un plus haut d'un mois la veille.

Le yuan est orienté à la baisse face au dollar après la baisse de taux annoncée par la Banque populaire de Chine. Il recule de 0,27% sur le marché "onshore" à 7,0637 pour un dollar.

"C'est le signe que la Chine ne veut pas que le renminbi se renforce continuellement et souhaite le maintenir relativement stable. Avoir une monnaie forte n'est pas bon pour les exportations à un moment où la demande extérieure est très faible", a déclaré Carie Li, économiste chez OCBC Wing Hang Bank.

PÉTROLE

Les cours du brut baissent à nouveau, affectés par les inquiétudes liées à une offre excédentaire et la perspective d'une profonde récession à venir.

La demande mondiale de pétrole a plongé en avril de 25 millions de barils par jour (bpj), à des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis 25 ans, et aucune réduction de l'offre de la part des pays producteurs ne permettra de compenser pleinement ce puissant déséquilibre de court terme sur le marché, a déclaré mercredi l'Agence internationale de l'Energie.

Le Brent perd 4,05% proche de 29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 2,59% à 19,59 dollars le baril après avoir déjà perdu plus de 10% mardi.

(Laetitia Volga avec Noah Sin, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga