Zurich (awp) - Les économistes de l'OCDE ont ajusté à la baisse leurs prévisions de croissance pour la Suisse ces deux prochaines années, tenant compte du ralentissement économique mondial. L'année dernière, la Confédération avait affiché une forte progression de 2,5%.

Pour 2019, l'Organisation de coopération et de développement économique, qui a dévoilé mardi ses perspectives pour la croissance mondiale, s'attend à ce que le produit intérieur brut (PIB) helvétique progresse de 1,0%, contre +1,6% dans ses précédentes estimations de novembre 2018.

L'institution basée à Paris table sur une accélération de la croissance en 2020 à 1,5%, soit 0,1 point de pourcentage de moins que dans ses dernières projections.

Alors que la consommation privée doit rester robuste avec des taux de croissance respectifs de 1,2% et 1,5%, les exportations devraient stagner cette année avant de rebondir à +3,4% en 2020.

La progression des prix doit toujours rester modeste, avec une accélération de 0,5% et 0,7% ces deux prochaines années, bien en dessous de l'objectif d'inflation de la Banque nationale suisse (BNS) situé autour de 2%.

"Une plus faible croissance de la demande extérieure va peser sur les exportations et les investissements", a indiqué l'OCDE dans ses perspectives économiques. Les spécialistes ont cependant noté que les dépenses des ménages vont progresser grâce à la solidité du marché de l'emploi et de l'accélération des salaires.

Plus d'immigration

Le manque de main d'oeuvre qualifiée, notamment dans les domaines techniques, scientifiques et informatiques, constitue toujours un problème pour les entreprises et le nombre de postes non pourvus poursuit sa progression. En parallèle, l'immigration ralentit et la population devient plus âgée.

Pour remédier à cette situation, l'OCDE recommande d'encourager les femmes à étudier davantage des matières scientifiques, technologiques et l'ingénierie et de faciliter l'immigration en provenance de pays non-membres de l'UE.

Rejoignant les autres prévisionnistes, les économistes de l'OCDE ne s'attendent pas à un resserrement de la politique monétaire par la BNS avant fin 2020.

D'un point de vue international, les tensions géopolitiques pourraient renforcer l'attrait pour le franc comme valeur refuge et donc peser sur les exportations.

Les tensions au sujet du commerce international devraient peser sur la conjoncture mondiale. Après une croissance de 3,5% en 2018, l'OCDE anticipe un PIB mondial en hausse de 3,2% cette année et en légère hausse à 3,4% en 2020, "nettement en dessous des taux de croissance de ces trois dernières décennies".

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