Londres (awp/afp) - L'aluminium reste le plus suivi des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) sur la semaine alors que l'offre mondiale pourrait être perturbée par les sanctions américaines sur le groupe russe Rusal.

Après s'être envolés de 37% en moins de trois semaines au début du mois d'avril sur le marché londonien du London Metal Exchange, les cours de la tonne d'aluminium ont perdu environ 10% sur la semaine.

"C'est une situation qu'aucun de nous n'a jamais connu", a résumé Liz Grant, agent chez le courtier Sucden, à Londres.

Dans son rapport trimestriel publié mardi, Sucden préfère d'ailleurs ne pas donner de fourchette de prix pour l'aluminium, contrairement à ce qu'il fait pour les autres métaux.

Reste à savoir si le groupe Rusal sera réellement affecté par les sanctions américaines. Washington a retardé lundi la mise en place de ces sanctions, du 5 juin au 23 octobre.

Surtout, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a souligné que le groupe n'était visé qu'à cause de ses liens avec l'oligarque Oleg Deripaska, qui contrôle le groupe, et "ne vise pas les travailleurs qui dépendent de Rusal et de ses filiales".

Mais M. Deripaska aurait pour l'instant écarté de se défaire de Rusal, selon l'agence Bloomberg qui cite des sources proches du dossier. L'information a fait remonter les cours de l'aluminium.

- Le dollar fort plombe les métaux -

Les autres métaux ont par ailleurs été plombés sur la semaine par la vigueur du dollar.

En revanche, l'absence de nouveaux échanges sur une possible guerre commerciale entre les Etats-Unis et les autres grandes économies a apaisé les craintes d'une demande moins élevée que prévu sur le marché des métaux de base.

Le cuivre, le plomb, le nickel, l'étain et le zinc se sont tous inscrits en baisse.

A plus long terme, du côté du cuivre, le Groupe d'étude international du cuivre (ICSG) a affirmé vendredi que la production mondiale de cuivre augmenterait de 3% en 2018 et resterait stable en 2019.

"La demande mondiale est forte en dehors de Chine et devrait le rester au deuxième trimestre", ont noté les analystes de Sucden, qui soulignent en revanche que "les données sur l'industrie chinoise ont été décevantes".

Quant au nickel, "il semblerait que les régulations du secteur minier aux Philippines (premier producteur mondial) doivent encore se durcir", ont noté les analystes de UniCredit, qui ont revu à la hausse leurs prévisions sur le métal.

Selon eux, le nickel devrait également avancer dans le sillage de l'aluminium à court terme, car les marchés craignent que le producteur russe Norilsk Nickel soit la prochaine cible de sanctions internationales.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6.792 dollars vendredi à 13H35 GMT, contre 6.983 dollars le vendredi précédent à 10H50 GMT.

L'aluminium valait 2.244 dollars la tonne, contre 2.490 dollars.

Le plomb valait 2.326 dollars la tonne, contre 2.369 dollars.

L'étain valait 21.050 dollars la tonne, contre 21.600 dollars.

Le nickel valait 13.895 dollars la tonne, contre 14.905 dollars.

Le zinc valait 3.103 dollars la tonne, contre 3.271 dollars.

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