Prak Sokhonn, ministre cambodgien des affaires étrangères et envoyé de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), souhaite que le chef militaire du Myanmar, Min Aung Hlaing, respecte son engagement à mettre fin aux hostilités à la suite du coup d'État qu'il a dirigé l'année dernière.

L'ANASE a exclu les généraux du Myanmar des sommets régionaux depuis la fin de l'année dernière et plusieurs États membres insistent sur le fait qu'ils doivent rester sur la touche jusqu'à ce que des progrès soient réalisés, notamment en accordant à l'envoyé spécial l'accès à toutes les parties.

"Il s'agira de la première visite de l'envoyé spécial au Myanmar visant à créer une condition favorable conduisant à la fin de la violence ainsi qu'à la plus grande retenue de toutes les parties", a déclaré le porte-parole du ministère cambodgien des Affaires étrangères, Chum Sounry, interrogé par Reuters pour confirmation.

Il a déclaré que ce n'était pas le bon moment pour dire qui Prak Sokhonn rencontrerait lors de son voyage du 21 au 23 mars, qui vise à encourager le dialogue politique et la consultation.

"Il ne fait aucun doute que ce sera un long chemin avec divers défis pour atteindre cet objectif, mais le long voyage doit commencer par le premier pas", a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient moins d'une semaine après la publication d'un rapport des Nations Unies qui a déclaré que l'armée du Myanmar était responsable d'abus systématiques, dont beaucoup étaient des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

Il s'agit notamment de massacres, de tortures, de violences sexuelles et du ciblage délibéré de civils lors de frappes aériennes, selon le rapport.

La junte du Myanmar n'a pas encore répondu, mais elle a déjà critiqué l'ONU pour son ingérence. Le porte-parole de l'armée n'a pas répondu aux appels demandant un commentaire sur la visite de l'envoyé.

Le coup d'État et la répression qui s'en est suivie contre les manifestants pro-démocratie et les politiciens évincés ont suscité l'indignation et les sanctions des pays occidentaux, qui ont soutenu l'initiative diplomatique de l'ANASE.

Cependant, le plan de paix n'a mené nulle part depuis sa signature en avril dernier et la junte du Myanmar reconnaît rarement l'accord.