New York (awp/afp) - L'euro est resté conquérant lundi face à la plupart des devises majeures, aidé par une nouvelle sortie de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), qui a plaidé pour de nouvelles hausses de taux "significatives".

Vers 21H50 GMT, la monnaie unique grignotait 0,16% face au billet vert, à 1,0871 dollar pour un euro. Plus tôt, lundi, elle avait grimpé à son plus haut depuis neuf mois, à 1,0927 dollar.

Lors d'un discours à Eschborn, dans la banlieue de Francfort, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a estimé que "les taux d'intérêts (allaient) devoir encore monter de façon significative à un rythme régulier pour atteindre un niveau suffisamment restrictif", ce qui signifie qu'ils freineront l'économie européenne.

Pour Mme Lagarde, une fois à leur pic, ces taux devront "rester à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire".

Les opérateurs voient désormais le taux directeur de la BCE s'élever jusqu'à environ 3,30% en juin, contre 2% actuellement.

Cette trajectoire anticipée contraste avec celle de la banque centrale américaine (Fed), dont le marché n'attend qu'un demi-point de plus au même horizon.

Les cambistes tablent ainsi sur une hausse d'un demi-point du taux directeur de la BCE lors de sa prochaine réunion, le 2 février, mais seulement d'un quart de point pour la Fed, qui se réunit les 31 janvier et 1er février.

Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, l'appréciation de l'euro face au dollar a été telle depuis son plancher de fin septembre qu'à "chaque fois qu'il décroche un nouveau sommet, les gens prennent des bénéfices" et vendent, ce qui occasionne une phase de consolidation.

Mais malgré ce parcours sinueux, l'analyste voit la monnaie unique aller jusqu'à 1,12 dollar, voire 1,15, d'ici à la fin de l'année.

"Les gens ont parié contre l'euro pendant très longtemps, mais une réallocation est à l'oeuvre", qui se traduit également par la progression des Bourses européennes, supérieure à celle de Wall Street depuis plusieurs semaines, souligne Marc Chandler.

Ailleurs sur le marché des changes, le dollar australien restait proche de son plus haut niveau depuis cinq mois face au "greenback", l'un des surnoms du dollar américain, à 1,4230 dollar "aussie" pour un billet vert.

Pour Marc Chandler, la devise australienne profite là de "l'effet Chine", l'un de ses grands partenaires commerciaux dont le marché attend un redémarrage économique consécutif à la levée de la plupart des restrictions sanitaires anti-Covid.

        Cours de lundi Cours de vendredi

        21H50 GMT               22H00 GMT

EUR/USD 1,0871                  1,0856

EUR/JPY 142,06                  140,69

EUR/CHF 1,0021                  0,9994

EUR/GBP 0,8782                  0,8757

USD/JPY 130,68                  129,60

USD/CHF 0,9218                  0,9206

GBP/USD 1,2380                  1,2397

afp/rp