• Erdogan et la Banque centrale turque

Recep Tayyip Erdogan a brutalement limogé samedi le gouverneur de la banque centrale de Turquie deux jours après une forte hausse des taux d'intérêt destinée à enrayer l'inflation. Le gouverneur de la Banque de Turquie Naci Agbal, en poste depuis moins de cinq mois, a été remplacé par Sahap Kavcioglu, un économiste et ancien député du parti au pouvoir.

Sahap Kavcioglu devient le quatrième gouverneur de la Banque de Turquie en cinq ans et l'absence d'indépendance de la politique monétaire dans le pays est considérée par de nombreux économistes comme un facteur d'affaiblissement de l'économie turque, avec une soumission croissante au dollar et une inflation à deux chiffres (plus de 10%) de manière quasiment permanente depuis quatre ans.La livre turque a plongé de plus de 17% face au dollar tôt lundi sur les marchés des changes. 

Rappel :La livre turque a perdu la moitié de sa valeur depuis 2018.

Evolution de dollar par rapport à Livre turque depuis 2018

Source : Zonebourse.com

  • Apollo-Athene : Le nouveau Berkshire Hathaway

L'année passée, le fonds Berkshire Hathaway nous a surpris en investissant dans les compagnies aériennes United Continental Airlines, American Airlines, Southwest Airlines et Delta Air Lines alors en plein début de crise du Covid-19. Warren Buffet nous a encore plus surpris lorsqu'il a sorti ces mêmes actions de son portefeuille quelques mois plus tard, alors en pleine déconfiture boursière, lui qui se définit comme un investisseur long terme. Il pensait pouvoir effectuer un sauvetage à l'image du renflouement de la prestigieuse banque américaine Goldman Sachs en 2009. Le messie milliardaire n'est visiblement plus le sauveur que les grandes entreprises américaines en difficultés espéraient (ou peut-être attend-il encore que le déluge soit passé ?). En attendant, le fonds Apollo-Athene prend le relais et devient le nouveau sauveur des entreprises au bord du gouffre. Né de la récente fusion entre Apollo et sa filiale d'assurance Athene Holding, le fonds Apollo-Athene a investi en 2020 dans des entreprises en difficultés telles que la compagnie aérienne United Airlines, l'agence de voyage Expedia ou le loueur de voiture Hertz avec une force de frappe digne du fonds du célèbre oracle d’Omaha.

  • Semi conducteurs : un incendie qui devrait peser (encore plus) sur l’offre

Alors que les chaînes d’approvisionnement sont en proie à une pénurie de semi-conducteurs dans de nombreux secteurs économiques, l’incendie dans une usine du groupe Renesas Electronics ne devrait rien arranger. La société a annoncé que cet incident conduira à un arrêt de la production du site pendant un mois. Cela devrait avoir un impact important sur l’approvisionnement mondial en semi-conducteur. Pour les constructeurs automobiles cela tombe particulièrement mal puisqu’ils sont déjà les plus touchés par les perturbations généralisées induites par la pandémie de COVID-19. En effet, dans un contexte où les entreprises se sont vu débordées par la demande, L'automobile n'est pas une priorité pour les fournisseurs et ils ont choisi de fournir en matériaux le secteur de la téléphonie qui est beaucoup plus rentable” (Les Echos).

Au 26 février 2021, les économistes prévoyaient déjà une croissance trop rapide de la demande par rapport aux capacités de production

Source : semiconductors.org
  • USA-Chine : Un groupe de travail sur le changement climatique

Le sommet d’Anchorage (Alaska) de la semaine dernière a été glacial entre les deux grands. En effet, il y a opposition sur de nombreux points entre Washington et Pékin et les dirigeants des deux pays n’ont pas tenté de le dissimuler derrière une diplomatie de façade. Toutefois, si oppositions il y a, il n’en demeure pas moins que sur certains points l’administration américaine et son homologue chinoise ont des intérêts convergents. C’est le cas pour les questions en lien avec le changement climatique. Après les réunions de jeudi et vendredi, la délégation chinoise a déclaré que les deux parties étaient "déterminées à renforcer la communication et la coopération dans le domaine du changement climatique" 

  • Quelques chiffres avant l’anniversaire du PGE

660 000, c’est le nombre d’entreprise qui ont empruntés via le prêt garanti par l’Etat pour un montant global de 132 milliards d’euros. On approche de la date du premier anniversaire, et les entreprises doivent décider si elles reportent d’un an supplémentaire ou pas le remboursement. Certaines, à l’image de Fnac Darty, ont déjà remboursé l’intégralité.

D’après les derniers chiffres, un peu plus de la moitié n’ont pas touché à l’argent emprunté. Cependant dans l’autre moitié, 23% ont consommé la totalité de la somme et 8% craignent de ne pas pouvoir rembourser, un chiffre qui pourrait se renforcer avec les restrictions sanitaires qui s'éternisent pour certains secteurs. Des négociations sont en cours pour allonger le délai de remboursement jusqu’à 8 ans.

  • Les nouveaux influenceurs des marchés boursiers 

Elon Musk, Chamath Palihapitiya, David Portnoy, Cathie Wood. Ces 4 noms réunissent à eux seuls près de 54 millions de followers sur le réseau social Twitter. Et ils sont les “nouveaux influenceurs” des marchés financiers, auxquels The Wall Street Journal a consacré un article largement diffusé ce weekend. Les anciennes générations suivaient des acteurs de la finance comme Warren Buffett ou Peter Lynch, et essayaient d'appliquer à la lettre les indicateurs et ratios financiers que ces derniers dévoilaient pour réaliser leurs investissements. Les investisseurs “Robinhood”, autrement dit les investisseurs particuliers arrivés sur les marchés récemment ,eux, se réfèrent à leurs idoles et aux tweets qu’ils postent. GameStop Corp., le Bitcoin, ou encore Signal qui ont tous connu une hausse du cours après des tweets du président de Tesla.


Les déclarations des ces personnalités sont à prendre avec des pincettes : au vu de leur fortune, les risques pris ne sont pas les mêmes que pour l’investisseur lambda. Le cas des SPAC soutenu par des personnalités ou sportifs célèbres à aussi fait réagir la SEC, qui déclarait : “Ce n'est jamais une bonne idée d'investir dans un SPAC simplement parce qu'une personne célèbre le parraine”. Il y a quand même un point positif, souligné par The Wall Street Journal : “[...] c'est qu'ils ont contribué à susciter l'intérêt pour l'investissement, en particulier chez les jeunes [...]”.