3 décembre (Reuters) - La Russie "n'acceptera pas" le
plafonnement du prix du pétrole brut qu'elle exporte et étudie
la réponse à apporter à la décision de l'Union européenne, du G7
et de l'Australie, a déclaré samedi le Kremlin, cité par les
agences russes.
Le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, a promis
que la réponse de Moscou serait rapidement connue, tandis que
l'ambassadeur russe auprès des organisations internationales
dont le siège est à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a assuré que
l'Europe devrait désormais "vivre sans le pétrole russe".
Le plafonnement à 60 dollars du baril de pétrole russe
acheminé par mer devrait être entériné ce week-end par l'Union
européenne, la Pologne - qui voulait un prix plus bas - ayant
levé vendredi ses objections.
Aux termes du mécanisme proposé par le G7, les transporteurs
maritimes et les compagnies d'assurance et de ré-assurance ne
pourront prendre en charge les cargaisons de brut russe que si
son prix n'excède pas 60 dollars par baril, ce qui compliquera
de facto toute transaction à un prix plus élevé, même pour les
pays tiers.
Le brut de l'Oural s'échangeait autour de 67 dollars le
baril vendredi et les prix mondiaux du pétrole risquent
d'augmenter après l'entrée en vigueur lundi des sanctions
imposées au pétrole russe par l'UE.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a estimé
qu'en plus de réduire la principale source de revenus de la
Russie pour la poursuite de sa guerre en Ukraine, ce plafond
devrait bénéficier aux pays à bas ou moyen revenus qui doivent
déjà supporter la flambée des produits alimentaires.
(Rédigé par Caleb Davis et Mark Trevelyan, version française
Tangi Salaün)