La banque centrale de Turquie ne réduira pas son taux directeur de 50% avant le quatrième trimestre, selon un sondage d'économistes réalisé par Reuters.

Elle a augmenté le taux de 500 points de base en mars, après une pause en février dans son cycle de resserrement agressif, citant une détérioration des perspectives d'inflation.

La banque a ajouté 4 150 points de base aux coûts d'emprunt depuis juin, inversant la politique de taux bas défendue par le président Tayyip Erdogan pour stimuler la croissance économique.

Les responsables politiques ont déclaré qu'ils maintiendraient une position restrictive jusqu'à ce qu'une baisse significative de la tendance sous-jacente de l'inflation mensuelle soit observée.

Ils déduiront 250 points de base au quatrième trimestre pour ramener le taux à 47,5 %. L'année prochaine, de nouvelles réductions seront opérées et le taux sera de 30,0 % à la fin de l'année 2025, selon le sondage.

La semaine dernière, le gouverneur de la banque centrale, Fatih Karahan, a déclaré à un panel à Washington que le cycle de hausse des taux était terminé et que l'inflation était en bonne voie pour atteindre son objectif de 36 % d'ici la fin de l'année.

Les économistes s'attendaient à ce que l'inflation atteigne en moyenne 44,2 % cette année, soit plus que les 42,1 % prévus dans un sondage réalisé en janvier.

Le taux d'inflation annuel de la Turquie a atteint 68,5 % en mars et devrait culminer à environ 70 % ce trimestre avant de diminuer au second semestre et jusqu'en 2025.

Le parti AK d'Erdogan a été évincé des sièges de maires dans plusieurs provinces et battu par la principale opposition à Istanbul et Ankara dimanche, sa pire défaite électorale depuis la création de l'AKP il y a plus de vingt ans.

Les électeurs ont sanctionné M. Erdogan et son parti en grande partie à cause de la crise du coût de la vie, ont déclaré des responsables de l'AKP et des analystes.

L'économie turque devrait croître de 3,0 % cette année et de 3,3 % l'année prochaine, selon le sondage réalisé du 19 au 23 avril auprès de 33 économistes. Dans le sondage de janvier, les prévisions respectives étaient de 2,8 % et 3,5 %.

(Pour d'autres articles issus du sondage Reuters sur l'économie mondiale :)