Le bénéfice ajusté moyen des six plus grandes banques canadiennes - la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto-Dominion, la Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque de Montréal, la Banque Canadienne Impériale de Commerce et la Banque Nationale du Canada - devrait baisser d'environ 5 % au cours des trois mois jusqu'en juillet par rapport au deuxième trimestre, mais augmenter d'environ 40 % par rapport à l'année précédente.

Les banques canadiennes ont dépassé les estimations des analystes au cours des derniers trimestres, grâce à de solides flux de transactions et à des frais de gestion d'actifs, ainsi qu'à la récupération d'une partie du capital mis de côté l'année dernière pour couvrir une hausse potentielle des pertes sur prêts, même si les prêts commerciaux et les prêts sur cartes de crédit sont restés faibles et que les dépôts ont bondi.

"Comme l'activité économique continue de se normaliser avec les réouvertures, nous nous attendons à une meilleure croissance des prêts", a déclaré Chhad Aul, gestionnaire de portefeuille de Placements mondiaux Sun Life. "Les marges d'intérêt nettes seront un autre contributeur clé ; avec cette forte poussée des rendements à plus long terme, nous avons enfin (eu) une courbe de rendement plus accentuée."

Cela profite aux banques en leur permettant d'emprunter à des taux d'intérêt bas et de prêter à des taux plus élevés.

Les analystes de Canaccord Genuity et de Credit Suisse s'attendent à un recul des activités des marchés des capitaux par rapport au trimestre précédent.

Les données du plus grand opérateur boursier du Canada, qui montrent une baisse du financement, indiquent une baisse des bénéfices des services bancaires d'investissement, mais l'augmentation du volume des opérations de fusion et d'acquisition et des émissions de titres de créance pourrait contribuer à atténuer ce phénomène, a déclaré Anthony Visano, gestionnaire de portefeuille chez Kingwest & Company.

Les investisseurs s'intéressent tout particulièrement aux plans des banques concernant leur capital excédentaire, accumulé à la suite du moratoire de mars 2020 sur les augmentations de dividendes et les rachats d'actions, qui devrait être levé cette année.

Même après que le régulateur ait relevé en juin le volant de capital que les banques doivent détenir pour se prémunir contre les risques, les plus grandes banques disposaient d'environ 51 milliards de dollars canadiens (40,41 milliards de dollars) de capital excédentaire.

"La plus grande chose que je voudrais savoir en tant qu'investisseur, c'est... à propos des augmentations de dividendes et des rachats d'actions", a déclaré Chris Blumas, gestionnaire de portefeuille chez Raymond James Investment Counsel. "Tout type d'orientation sur les ratios de distribution actualisés... tout type de couleur sur les priorités en matière de capital à long terme serait utile."

L'indice des banques canadiennes a augmenté de 25 % cette année, contre un gain de 16 % pour l'indice de référence des actions de Toronto. Les banques se négocient à environ 11 fois les bénéfices futurs, soit un peu plus que leur moyenne historique, contre 11,7 fois pour les plus grandes banques américaines.

Les banques pourraient à nouveau libérer des provisions pour pertes sur créances, a indiqué Mike Rizvanovic, analyste au Credit Suisse, dans une note publiée mercredi, estimant que les provisions s'élèvent à 1,3 milliard de dollars canadiens, soit un cinquième de ce qu'elles ont constitué un an plus tôt. Les recouvrements sur les LCP de prêts performants feront plus que compenser l'augmentation prévue des provisions pour prêts douteux, a-t-il ajouté.

Cependant, avec les cas COVID-19 qui augmentent à nouveau, les recouvrements pourraient être lents à se matérialiser ce trimestre, a dit M. Visano.

BMO et la Banque de Nouvelle-Écosse donneront le coup d'envoi de la publication des résultats mardi, et elles seront suivies par RBC et la Banque Nationale mercredi, puis par la CIBC et la TD jeudi.