PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mardi après la clôture de Wall Street en territoire positif, dans l'attente de nouvelles indications sur la santé de l'économie mondiale et l'évolution de la politique monétaire américaine.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,29% pour le CAC 40 à Paris, de 0,18% pour le Dax à Francfort, de 0,31% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,26% pour l'EuroStoxx 50.

Tous ont fini dans le vert lundi une séance hésitante et à Wall Street, la journée s'est soldée par une hausse alors que les grands indices avaient ouvert en repli.

L'optimisme l'emporte donc pour l'instant sur les signes de dégradation de la conjoncture économique et sur les interrogations quant à l'ampleur des hausses de taux à venir aux Etats-Unis.

Après les mauvaises surprises de lundi en Chine (une production industrielle et des ventes au détail inférieures aux attentes et une baisse de taux inattendue), les indicateurs américains de lundi n'ont guère rassuré: l'indice NAHB de confiance des promoteurs immobiliers a reculé pour le huitième mois consécutif, au plus bas depuis 2014, et l'indice d'activité "Empire State" a chuté de plus de 42 points en un mois, suggérant une contraction du secteur manufacturier dans la région de New York.

Mais la baisse des rendements obligataires a suffi pour redonner de l'élan aux valeurs de croissance américaines, moteur du rebond qui a permis à l'indice Standard & Poor's 500 de gagner plus de 17% en moins de deux mois.

Les actions profitent paradoxalement des spéculations sur la politique monétaire de la Réserve fédérale, les indicateurs économiques incitant une partie des investisseurs à tabler sur un resserrement moins marqué qu'anticipé initialement, voire sur une baisse des taux dès l'an prochain.

Dans l'immédiat, les marchés surveilleront à 09h00 GMT l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, puis les résultats des géants américains de la distribution Walmart et Home Depot.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse lundi, portée par la progression des valeurs de croissance, l'optimisme sur la capacité de la Réserve fédérale à assurer un atterrissage en douceur de l'économie américaine ayant pris le pas sur les inquiétudes suscitées par la Chine.

L'indice Dow Jones a gagné 0,45%, ou 151,39 points, à 33.912,44, le Standard & Poor's 500 a pris 16,99 points (+0,39%) à 4.297,14 et le Nasdaq Composite a avancé de 80,86 points (+0,62%) à 13.128,05.

Apple (+0,63%) et Microsoft (+0,53%) ont figuré parmi les principaux contributeurs à la progression du S&P 500 et du Nasdaq. Tesla s'est adjugé de son côté 3,1%.

Le S&P 500 "value" (+0,25%) a ainsi sous-performé celui des valeurs de croissance (+0,55%).

Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent pour l'instant une ouverture en léger repli.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé pratiquement inchangé (-0,01%) après avoir passé une bonne partie de la séance dans le rouge, les secteurs de l'énergie et du transport maritime ayant souffert des inquiétudes pour la croissance en Chine comme aux Etats-Unis.

SoftBank a par ailleurs cédé 2,56% après un article du Financial Times selon lequel le fonds activiste Elliott Management a cédé la quasi-totalité de sa participation.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai prend 0,11% alors que le CSI 300 abandonne 0,1%.

CHANGES/TAUX

Le dollar est en légère baisse face aux autres grandes devises (-0,06%) mais reste proche de ses récents plus hauts, soutenu par son statut de valeur refuge dans le contexte des interrogations sur les risques de récession.

L'euro se négocie à 1,016 dollar après avoir inscrit un plus bas de dix jours à 1,0146.

Sur le marché des emprunts d'Etat, les rendements des bons du Trésor américain creusent leurs pertes de lundi, à 2,7878% pour le dix ans et 3,1823% pour le deux ans.

En Europe, le dix ans allemand remonte un peu dans les premiers échanges, à 0,918%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier creuse ses pertes, toujours plombé par les derniers indicateurs économiques chinois, qui ont ravivé les craintes d'une dégradation durable de la demande mondiale de brut.

Le Brent abandonne 1,07% à 94,08 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,79% à 88,70 dollars. Ils ont déjà perdu respectivement 3,1% et 2,9% lundi, le WTI revenant en séance à son plus bas niveau depuis début février.

(Rédigé par Marc Angrand)