PARIS (awp/afp) - La Bourse de Paris, comme ses voisines européennes, devrait se tourner vers la macroéconomie dans les jours à venir, avec une série d'indicateurs à l'agenda, tout en gardant un oeil sur le dossier sino-américain.

"La semaine prochaine, les marchés actions devraient rester bien orientés mais il faudra faire très attention aux chiffres macroéconomiques publiés aux Etats-Unis et en Europe", a souligné à l'AFP Leovic Lecluze, gérant de fonds flexibles chez Schelscher Prince Gestion (Area IS).

Le marché prendra en effet connaissance aux Etats-Unis du PIB mercredi et des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage jeudi. Ces publications seront surveillées de "très près (...) car tout signe de tension à la hausse sur la croissance, l'inflation ou les salaires engendre des anticipations de relèvements de taux par la banque centrale américaine", ce qui peut fragiliser les marchés, a expliqué M. Lecluze.

Même son de cloche en Europe, où les investisseurs s'intéresseront en particulier à l'indice des prix à la consommation en Allemagne et dans la zone euro.

"On attend (un taux d'inflation, NDLR) autour de 2% en Allemagne et 2,1% dans la zone euro", a affirmé l'expert. "Des chiffres supérieurs aux attentes pourraient créer une tension sur le marché obligataire et alimenter le scénario selon lequel la BCE (banque centrale européenne, NDLR) accélère la normalisation de sa politique monétaire".

Tensions géopolitiques

La thématique monétaire a d'ailleurs été très présente cette semaine, entre la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et celle de la BCE, mais qui ont été sans grand effet sur les marchés. De même, le rendez-vous annuel des économistes et banquiers centraux à Jackson Hole qui a démarré jeudi "ne réserve pas de grandes annonces", selon Leovic Lecluze.

La question géopolitique, avec le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis a également suscité l'attention des investisseurs et devrait encore dominer les esprits.

Le dialogue entre les deux pays, au point mort depuis deux mois, a repris sans toutefois déboucher sur une avancée majeure, alors qu'une multitude de produits chinois et américains sont devenus 25% plus chers jeudi du fait de l'imposition de tarifs douaniers supplémentaires.

Mais, point positif selon M. Lecluze, l'absence "de surenchère en Chine face au discours protectionniste américain (...) ce qui a rassuré les marchés" cette semaine.

"Semaine de hausse"

Les marchés ont même connu "une belle semaine de hausse" marquée par un retour en grâce des valeurs pétrolières et du secteur des matières premières, lié à "un très fort rebond du baril du pétrole".

Le secteur financier a lui aussi aidé la cote parisienne à se maintenir dans le vert, porté par les valeurs bancaires qui ont été confortées par l'absence de tension dans le dossier italien, a encore analysé l'expert.

A l'inverse, le secteur automobile a un peu pesé sur la tendance, plombé par la dégringolade mercredi à Bourse de Francfort de l'équipementier allemand Continental, après qu'il eut révisé à la baisse ses prévisions annuelles.

Le plongeon du titre qui a perdu en séance jusqu'à 13% a même brisé l'élan haussier du début de semaine sur la place francfortoise et "jeté un froid sur l'ensemble du secteur automobile", a soulevé Leovic Lecluze. Les titres de Faurecia, Michelin, Valeo, Renault ou encore Peugeot ont en effet tous réagi par un net mouvement de recul.

La Bourse de Londres a pour sa part peu bougé, n'ayant eu pour l'essentiel que l'évolution des devises et des cours des matières premières à se mettre sous la dent.

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