KHARTOUM, 2 mai (Reuters) - La présence au Yémen de militaires soudanais au sein de la coalition conduite par l'Arabie saoudite est fortement contestée au sein du Parlement du pays dont le gouvernement a annoncé mercredi l'ouverture d'une réflexion sur le sujet.

Le Soudan a envoyé au moins 3.000 soldats et plusieurs avions de combats qui contribuent aux efforts déployés contre les insurgés chiites, qui contrôlent le nord du Yémen.

Des dizaines d'entre eux sont morts au combat et cette participation, or le conflit yéménite représente une charge considérable pour le budget soudanais.

"Nous menons des études et des évaluations sur la présence au Yémen des forces soudanaises", a déclaré au Parlement le ministre de la Défense, Ali Salem.

"Cela implique tous les aspects de cette participation, les négatifs comme les positifs, et nous prendrons une décision qui bénéficiera au pays et à sa stabilité."

Confronté à une série de sanctions économiques, notamment américaines, le Soudan traverse une grave crise budgétaire et Khartoum espérait que les pays du Golfe lui apporteraient une aide financière en contrepartie de son implication dans le conflit yéménite mais ce soutien tarde à se matérialiser.

Selon le député Othman Rizq, chef de file d'une campagne visant à rapatrier les soldats soudanais, le déploiement de ces militaires était illégal puisque le Parlement ne l'a pas approuvé.

"Des soldats soudanais sont déployés sur des champs de bataille extrêmement durs et nous essuyons de lourdes pertes", a-t-il déclaré à Reuters.

"Le Soudan n'a retiré aucun bénéfice économique de sa participation contrairement à d'autres pays qui n'ont envoyé aucun soldat et qui bénéficient d'une aide financière", a-t-il déploré. (Khalid Abdelaziz; Nicolas Delame pour le service français)