PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse en début de séance lundi, dans le sillage des marchés asiatiques et de Wall Street vendredi, l'actualité des fusions-acquisitions s'ajoutant à l'optimisme lié aux campagnes de vaccination contre le coronavirus comme aux résultats publiés par les sociétés cotées.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,7% à 5.699,05 points vers 09h15 GMT au plus haut depuis le 11 janvier. A Londres, le FTSE 100 prend 0,37% et à Francfort, le Dax avance de 0,29% après un record à 14.169,49 points.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,42%.

Tokyo a fini au plus haut depuis plus de 30 ans et Wall Street reste sur sa meilleure performance hebdomadaire depuis trois mois, tous les grands marchés actions profitant de l'espoir suscité par le plan de relance de 1.900 milliards de dollars (1.575 milliards d'euros environ) de l'administration Biden, vu comme le moteur de la reflation attendue avec impatience par les investisseurs.

Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américaine, a elle-même évoqué la possibilité que la relance favorise la remontée des prix, en jugeant que le jeu en valait la chandelle.

A ces anticipations s'ajoutent l'impact positif de résultats trimestriels globalement supérieurs aux attentes, aux Etats-Unis principalement, où les bénéfices du Standard & Poor's 500 au quatrième trimestre sont désormais attendus en légère hausse, et plus en baisse.

En Europe, la semaine commence par un pic d'activité dans le domaine des fusions-acquisitions avec l'OPA hostile de Veolia sur Suez d'une part, le rachat amical de Dialog Semiconductor par le japonais Renesas d'autre part.

Du côté de la macroéconomie, la production industrielle allemande a stagné en décembre alors que le consensus Reuters la donnait en légère hausse.

Les investisseurs suivront à partir de 16h15 GMT, l'intervention de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), dans un débat au Parlement européen sur le rapport annuel de la BCE.

VALEURS

La plus forte progression sectorielle du début de séance est pour les matières premières, dont l'indice Stoxx s'adjuge 1,71% grâce aux espoirs de reprise et à la hausse du pétrole.

Le compartiment bancaire (+1,41%) profite aussi de la remontée des rendements obligataires tandis que celui des hautes technologies (+0,91%) est tiré par les valeurs des semi-conducteurs après le rachat de Dialog Semiconductor.

Ce dernier prend 16,25%, son compatriote Infineon 1,41%, le franco-italien STMicroelectronics 1,28%.

L'actualité des M&A est moins porteuse pour les services aux collectivités ("utilities") après l'offre de Veolia sur Suez: l'action Suez perd 1,45%, Veolia 1,18%, l'indice du secteur 0,6%.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé en hausse de 2,12% et inscrit un nouveau plus haut de plus de 30 ans, porté à la fois par l'optimisme sur l'efficacité de la vaccination contre le coronavirus et par la qualité des résultats de sociétés. Le sidérurgiste Kobe Steel a par exemple bondi de 17,47% après avoir relevé ses prévisions.

En Chine, les marchés actions ont salué l'absence, selon les chiffres officiels, de tout nouveau cas d'infection par le coronavirus sur 24 heures pour la première fois depuis près de deux mois: l'indice SSE Composite de Shanghai a progressé de 1,03% et le CSI 300 a pris 1,48%.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture en hausse d'environ 0,3% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,4% pour le Nasdaq.

Vendredi, le Dow a gagné 0,3% à 31.148,24 points, le S&P-500 a pris 0,39% à 3.886,8 et le Nasdaq Composite a progressé de 0,57% à 13.856,30. Sur la semaine, les trois indices ont pris respectivement 3,89%, 4,65% et 6,01%, leur plus forte progression hebdomadaire depuis l'élection présidentielle de début novembre.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro sont en hausse dans le sillage des américains, celui des Treasuries à dix ans évoluant désormais autour du seuil de 1,20%, au plus haut depuis mars dernier.

Le rendement du Bund allemand de même échéance prend près de trois points de base à -0,421% et revient ainsi sur ses niveaux de début septembre.

Le dix ans italien, lui, reste proche de son plus bas d'un mois dans l'attente de progrès dans les discussions en vue de la formation d'un éventuel gouvernement dirigé par Mario Draghi.

CHANGES

Le dollar se stabilise après les lourdes pertes subies vendredi en réaction aux chiffres jugés décevants de l'emploi américain en janvier: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence est pratiquement inchangé (+0,11%).

L'euro se traite autour de 1,2045, confirmant son début de rebond après le plus bas de deux mois et demi touché jeudi à 1,1956.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reste soutenu par la réduction de la production de plusieurs grands exportateurs, à commencer par l'Arabie saoudite, comme par les espoirs placés dans la relance aux Etats-Unis, ce qui a permis au Brent de franchir la barre des 60 dollars le baril pour la première fois depuis janvier 2020.

Le Brent gagne 1,33% à 60,13 dollars le baril après un pic à 60,27 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,21% à 57,54 dollars après avoir atteint 57,68.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand