Les Bourses européennes ont diminué leurs pertes en fin de séance, rassuré par la résistance des places américaines et la hausse surprise des prix des logements neufs.

Les indices européens ont toutefois, pour la plupart, terminé la séance en nette baisse. Le CAC 40 a reculé de 4% à 3067 points après être passé sous le seuil des 3000 points à la mi-journée. Le mouvement de repli est généralisé, seule exception, la place de Francfort qui parvient à terminer dans le vert sur un gain de 0,9% grâce à la bonne orientation du titre Volkswagen. La Bourse de Londres a de son côté lâché 0,6% et la moins bonne performance du jour revient à la Bourse de Madrid qui a reculé de 4,1%.

Ce matin en Asie, la séance a été nettement plus éprouvante: le Nikkei a lâché 6,4% pour atteindre son plus bas niveau depuis 1982 et l'indice Hang Seng de Hong Kong a carrément plongé de 12,7%.

La dépression touche même les Bourses du golfe où, au Koweït, le gouvernement a volé au secours d'une grande banque.

Les marchés américains évoluent pour leur part en ordre dispersé (+0,3% pour le Dow Jones, -0,3% pour le Nasdaq). Les statistiques du jour sont plutôt positives avec des ventes de logements neufs aux Etats-Unis qui ont augmenté de 2,7% au mois de septembre à un total de 464 000 unités, selon le département du Commerce.

Les opérateurs s'inquiètent toutefois de la santé de l'économie internationale après une nouvelle série de mauvaises nouvelles.

Ce matin, on a appris que le moral des industriels a continué de se dégrader en Allemagne au mois d'octobre. Selon l'institut économique Ifo, l'indice du climat des affaires est ressorti à 90,2, contre 92,9 le mois dernier. Il s'agit du cinquième mois consécutif de baisse pour cet indicateur.

Dans ce contexte, les spécialistes des marchés de taux s'attendent à un geste coordonné et spectaculaire des banques centrales du 'G7' (-50 à -75 points de base) d'ici le milieu de la semaine... dans le sillage de la banque centrale de Corée du Sud qui a réduit son loyer de l'argent de 75 points ce lundi pour sauver une économie au bord de l'asphyxie.

Jean Claude Trichet n'a en tout cas pas écarté ce lundi le scénario d'une prochaine baisse des taux de la Banque Centrale européenne au regard des fondamentaux économiques.

La semaine sera définitivement cruciale pour les marchés financiers. Mercredi, la Réserve fédérale dévoilera la décision de son comité de politique monétaire. ' Une baisse de son taux directeur de 25bp à 1,25% est fort probable, même si sa marge de manoeuvre commence désormais à être limitée ' indique un analyste parisien. Quant à la première estimation du PIB américain pour le 3e trimestre, elle sera annoncée jeudi.

En attendant, l'euro poursuit sa chute et se traite ce matin sous le seuil de 1,25 dollar contre euro, la monnaie unique est même repassée sous le seuil de 1,24 dollar pour un euro ce matin, un plus bas depuis le mois d'avril 2006.

Le pétrole se traite pour sa part à 63,6 dollars le baril après avoir un temps repassé le seuil de 60 dollars le baril, toujours sur des craintes de récession et de baisse de la demande internationale.

Ce lundi, le secteur bancaire a été particulièrement malmené après une nouvelle série de nouvelles alarmantes en provenance du secteur.

Le gouvernement belge a annoncé son intention de renforcer encore la position financière de KBC en émettant pour 3,5 milliards d'euros de titres non transférables et sans droit de vote.

En Allemagne, Postbank va devoir augmenter dans l'urgence son capital de l'ordre d'un milliard d'euros.

Sur la cote parisienne, Société Générale a chuté de 15,6%, Crédit Agricole a chuté de 11,2, Dexia et plongent de 10,1% et Axa abandonne 7,7%.

Les valeurs automobiles sont également à la peine, Moody's a dégradé ses notes sur les titres Renault (-12,6%) et Peugeot (-9%), Michelin a reculé de 8%.

Hors CAC 40, Steria a signé des pertes de 18,8% après avoir lancé un avertissement sur ses marges bénéficiaires en raison des difficultés opérationnelles rencontrées en France sur le second semestre.

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