LA HAVANE, 15 juillet (Reuters) - Le président cubain Raul Castro a critiqué vendredi le coup de frein donné au rapprochement américano-cubain par Donald Trump auquel il a reproché de vouloir donner satisfaction aux Cubains émigrés aux Etats-Unis les plus hostiles au régime de La Havane.

Lors de sa première intervention publique depuis que son homologue américain a remis partiellement en cause le mois dernier la politique d'ouverture de son prédécesseur Barack Obama, Raul Castro a assuré devant l'assemblée nationale que la révolution cubaine triompherait.

"Nous refusons la manipulation de la question des droits de l'homme contre Cuba (...) qui n'a pas de leçons à recevoir de la part des Etats-Unis ou de quiconque", a dit le président cubain, cité par les médias officiels cubains.

Les médias étrangers ne peuvent pas assister aux réunions bisannuelles de l'assemblée nationale.

Raul Castro, qui quittera ses fonctions dans sept mois tout en restant à la tête du Parti communiste, s'est dit toujours disposé à discuter avec Washington des questions bilatérales.

"Cuba et les Etats-Unis peuvent coopérer et vivre côte à côte, en respectant leurs différences", a-t-il dit. "Mais personne ne devrait attendre ceci en échange de cela, tout le monde doit faire des concessions inhérentes à la souveraineté et à l'indépendance de l'autre."

Cuba est dans une passe politique et économique difficile. Politique parce que Raul Castro sera sans doute le dernier dirigeant de l'île issu de la génération qui a mené la révolution en 1959. Economique car le pays, exsangue après des décennies d'embargo américain, voit son principal allié, le Venezuela, qui lui fournit notamment son pétrole, s'enfoncer dans une grave crise. (Sarah Marsh; Tangi Salaün pour le service français)