"La détermination des dirigeants de la zone euro à faire ce qu'il faut pour stabiliser l'euro ne doit pas être sous-estimée", a-t-il écrit sur le site du FMI.

Poul Thomsen a déclaré que les interventions à grande échelle de la BCE et le recours au MES, le fonds européen de gestion des crises financières et de sauvetage, pour renforcer les efforts budgétaires nationaux pouvaient permettre aux pays lourdement endettés de réagir avec force à la crise.

Les principales économies d'Europe, où des secteurs clés de l'économie sont à l'arrêt afin de ralentir la propagation du virus, perdent 3% de croissance chaque mois et "une profonde récession européenne cette année est une issue inévitable", a estimé Poul Thomsen.

Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré vendredi que l'économie mondiale était entrée en récession et que les pays devaient réagir avec des dépenses "très importantes" pour éviter des faillites à la chaîne et des défauts de paiement sur les marchés émergents.

Poul Thomsen a déclaré que la principale préoccupation régionale du FMI concernait les petits pays en dehors de l'Union européenne (UE) où le manque de profondeur des marchés financiers et l'accès limité aux capitaux extérieurs compliqueraient le financement de fortes augmentations de leurs déficits budgétaires.

La plupart des neuf économies émergentes d'Europe centrale et orientale n'appartenant pas à l'UE - à l'exception de la Russie et de la Turquie - veulent profiter du mécanisme de financement d'urgence à décaissement rapide du FMI, doté de 50 milliards de dollars, a-t-il ajouté.

"Il y a encore beaucoup de pays susceptibles de s'ajouter à ce qui est déjà le plus grand nombre de demandes d'assistance jamais reçues par le FMI", a fait savoir Poul Thomsen, ajoutant que l'institution "allégeait considérablement" ses règles et procédures internes pour répondre avec rapidité et flexibilité à l'ampleur de la crise.

(David Lawder, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)