BRUXELLES (Reuters) - Le Parlement européen se prononcera mardi sur l'accord conclu entre l'Union et la Grande-Bretagne sur leurs relations post-Brexit après avoir renoncé à sa menace de ne pas le ratifier en raison des modifications apportées par Londres à des dispositions relatives à l'Irlande du Nord.

Les eurodéputés devraient approuver à une large majorité cet accord en matière de commerce et de coopération, qui sera ainsi définitivement adopté, mais il n'était pas certain qu'ils le feraient avant la date butoir de fin avril.

Les présidents de groupes sont finalement convenus jeudi d'organiser un vote mardi prochain en séance plénière. L'accord a déjà été adopté en commissions la semaine dernière par 108 voix contre une.

En l'absence de feu vert des eurodéputés à cet accord et à la prolongation de son application provisoire, il aurait cessé d'être valable, avec la menace du rétablissement de droits de douanes et de quotas dans les échanges entre l'UE et la Grande-Bretagne.

Le Parlement européen a affiché sa réticence à adopter cet accord dans les temps en réclamant à la Grande-Bretagne des gestes sur la mise en oeuvre du protocole sur l'Irlande du Nord.

Ce protocole inclus dans l'accord sur le Brexit même prévoit des contrôles douaniers sur certains échanges entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni pour éviter le rétablissement d'une frontière physique sur l'île d'Irlande, mais Londres a décidé unilatéralement en mars de prolonger jusqu'en octobre un moratoire sur ces contrôles. La Commission européenne a réagi en déclenchant une procédure d'infraction contre la Grande-Bretagne.

Ces répercussions concrètes du Brexit sur l'Irlande du Nord ont alimenté les tensions dans la province britannique, qui a connu récemment ses pires violences depuis de nombreuses années. Bruxelles et Londres sont toutefois convenus d'intensifier leurs négociations pour tenter de surmonter leurs divergences.

"Le gouvernement britannique ne doit toutefois pas interpréter cela comme le signe que nous baissons la garde", a dit Andreas Schieder, l'un des rapporteurs du texte au Parlement européen, en soulignant les possibilités de sanctions incluses dans cet accord, notamment en matière d'accès aux marchés.

(version française Bertrand Boucey)

par Philip Blenkinsop