Madrid (awp/afp) - Le groupe espagnol de construction et de gestion d'infrastructures Ferrovial a annoncé vendredi avoir transféré son siège social aux Pays-Bas, finalisant un processus annoncé en début d'année et ayant déclenché une vive polémique en Espagne.

Conséquence de ce déménagement, qui a impliqué une fusion entre la société-mère espagnole de Ferrovial et sa filiale néerlandaise Ferrovial SE, le géant espagnol du BTP sera désormais coté à la Bourse de Madrid et à celle d'Amsterdam, a expliqué le groupe dans un communiqué.

"La société franchit ainsi une étape importante dans son processus d'internationalisation", destinée à favoriser sa "future croissance", ajoute l'entreprise, qui détient un vaste portefeuille d'actifs à travers le monde, dont l'aéroport londonien d'Heathrow.

L'action Ferrovial a débuté sa cotation à la Bourse d'Amsterdam au prix de 28,92 euros à 08H00 GMT, précise le communiqué.

Le groupe présidé par Rafael Del Pino, troisième homme le plus riche d'Espagne avec une fortune évaluée à 4,5 milliards de dollars, avait annoncé ce transfert le 28 février, disant vouloir avoir accès, grâce à cette opération, à de nouveaux financements pour renforcer son internationalisation.

Selon le géant de la construction, avoir son siège à Amsterdam permettra notamment au groupe d'être à terme coté plus facilement à la Bourse de New York, étape selon lui nécessaire pour se développer sur le marché américain, où il gère déjà de nombreuses autoroutes.

Mais pour ses détracteurs, et notamment pour le gouvernement espagnol de gauche, ce déménagement est avant tout motivé par des raisons fiscales, le taux d'imposition des sociétés et des dividendes répartis aux actionnaires étant moins élevé aux Pays-Bas qu'en Espagne.

"La patrie, ce n'est pas seulement accumuler du patrimoine. La patrie, c'est être solidaire, se serrer les coudes et aider", a ainsi lancé début mars le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, en rappelant que Ferrovial devait sa réussite aux contrats passés durant des décennies avec l'État espagnol.

Ferrovial s'est engagée à maintenir ses activités et à continuera de payer des impôts en Espagne, où elle emploie 5500 personnes, malgré son changement de siège.

afp/buc