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PARIS, 9 avril (Reuters) - Le plan de soutien économique adopté jeudi par les Européens en réponse à la crise du coronavirus est le plus important dans l'histoire de l'Union européenne et pourrait mobiliser au total 1.000 milliards d'euros, a déclaré Bruno Le Maire.

"Le plan économique que nous venons d’adopter est le plan économique le plus important et le plus rapide que l’Union européenne ait jamais adopté dans son histoire", s'est félicité le ministre français de l'Economie et des Finances lors d'une téléconférence avec des journalistes.

"Ce soir, nous avons montré notre unité et notre capacité à décider rapidement. Tout le monde avait en tête que c’était soit un accord soit le risque d’une dislocation européenne", a-t-il ajouté.

"C’est un plan efficace, c’est un plan massif, c’est un plan qui permet de dégager immédiatement 500 milliards d’euros pour le soutien à nos économies", a précisé Bruno Le Maire.

Ce plan, a-t-il détaillé, comprend quatre piliers, dont les trois premiers représentent 550 milliards d'euros immédiatement disponibles.

Les Européens sont tombés d'accord pour recourir au mécanisme européen de stabilité avec des conditionnalités légères pour un montant de 250 milliards.

Ils ont également prévu le recours à des prêts de la Banque européenne d’investissement destinés aux entreprises pour un montant allant jusqu’à 200 milliards d’euros ainsi qu'un mécanisme de financement des mesures de chômage partiel à hauteur de 100 milliards.

Le quatrième pilier, a ajouté Bruno Le Maire, ouvre la voie à un plan de relance "qui pourra avoir un ordre de grandeur de l’ordre de 500 milliards d’euros environ", portant le total des mesures de soutien à l’économie à près de mille milliards d’euros.

"INSTRUMENTS DE FINANCEMENT INNOVANTS"

Des discussions restent toutefois à mener sur les conditions du financement de ce plan de restructuration, poussé par la France.

"Nous sommes attachés avec un certain nombre de pays à l’idée d’émettre de la dette en commun car nous pensons que c’est l’instrument économiquement le plus efficace. Ce point reste à discuter", a précisé Bruno Le Maire.

"J’ai une conviction très ferme, ce fonds verra le jour et il y aura bien de la dette levée en commun sous une forme qui reste à déterminer", a-t-il ajouté.

Bruno Le Maire a souligné que la France et d'autres pays favorables à l'émission d'obligations européennes communes avaient obtenu que soit mentionné dans les moyens de financement du fonds de relance des "instruments de financement innovants", une mention qui a fait l'objet à elle seule de plus d'une dizaine d'heures de discussions.

"Cela veut bien dire ce que ça veut dire. Le seul instrument qui n’existe pas encore dans le financement européen c’est la dette commune", a-t-il insisté, évoquant une "victoire de la France". (Gwénaëlle Barzic, Jean-Stéphane Brosse et Leigh Thomas)