Vendredi 26
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les opérateurs ont accueilli de manière mitigée les nombreuses publications de sociétés cette semaine, à l'image des grands indices qui ont terminé en ordre dispersé. Les entreprises technologiques tirent une fois de plus leur épingle du jeu, alors que les valeurs industrielles pâtissent d'un environnement économique toujours incertain et de la hausse du dollar.
Indices

Aux Etats-Unis, à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire, seul le Dow Jones a cédé du terrain, avec une performance de -0.3%. Le S&P500 a engrangé 0.8% et le Nasdaq100 1.4%, poursuivant ainsi sa course aux records absolus.

En Europe, le CAC40 cède 0.2%, le Dax gagne 0.8% et le Footsie recule de 0.6%.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal grimpe de 1.1% alors que l'Espagne et l'Italie perdent respectivement 0.7% et 0.9%.
En Asie, le Nikkei grappille 0.26% contrairement au Shanghai Composite qui chute de 4.5% et au Hang Seng (-1.1%).
Matières premières

Les intentions américaines de réduire à néant les exportations de brut iranien ont rythmé le début de la semaine. Le marché s'est aussitôt tendu, en atteste la progression des cours du Brent au-delà de la barre des 75 USD, une première depuis le mois d'octobre dernier. Néanmoins, cette pulsion fut éphémère, les opérateurs préférant tabler sur la prudence compte tenu du manque d'information concernant la future conduite adoptée par l'Arabie Saoudite et ses alliés. Finalement, les cours du brut n'ont que peu évolué en données hebdomadaires, le Brent se négocie autour de 72.8 USD tandis que le WTI se traite à proximité de 64 USD le baril.
Les métaux précieux reprennent des couleurs malgré la franche appréciation du billet vert et les records en cascade enregistrés sur certaines places boursières. A ce titre, l'or progresse de 0,5% à 1281 USD tandis que l'argent se stabilise autour de 15 USD l'once.
Le compartiment des métaux de base subit de plein fouet la hausse du dollar américain, dans un contexte toujours animé par la poursuite des négociations sino-américaines sur le front commercial. Le cuivre cède du terrain à 6375 USD, tout comme le nickel et l'étain à respectivement 12270 et 19655 USD.
Marchés actions

Le Nasdaq100 dans les « nuages ».

L'indice américain collectionne les records. Les récentes publications de Microsoft et Amazon, complétée par celle de Facebook montrent clairement que la nouvelle économie se porte bien, et tant mieux, car on sait que ces mastodontes sont dans l'obligation de produire de la croissance à deux chiffres, pour éviter une forte déception chez les investisseurs. A ce jour, ces fameuses sociétés respectent le rythme exceptionnel. Amazon annonce +17% sur son chiffre d'affaires, pendant que Microsoft produit un bénéfice net en hausse de 19%. Le segment de l'informatique dématérialisée appelé « cloud » se définit comme le véritable relais de croissance, point commun dans ces deux publications.
Le Nasdaq100 touche des niveaux historiques. Il est propulsé au zénith par la bataille des valorisations entre Apple, Amazon et Microsoft, les trois seules sociétés au monde à avoir dépassé un jour les 1000 milliards de dollars.


Bataille des capitalisations boursières

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990 milliards de dollars pour Microsoft
968 milliards de dollars pour Apple
937 milliards de dollars pour Amazon
Marché obligataire

Le ton des banques centrales reste teinté de pessimisme car, de concert, elles freinent, voire stoppent les intentions de normalisation. Dans cet environnement, les rendements à dix ans se maintiennent sur les zones basses. Tout d'abord aux Etats-Unis où le TBond se négocie à 2.52%, puis en Europe où le Bund se stabilise tout juste sous le zéro symbolique (-0.02%). De son côté, l'OAT française conserve les 0.36% de rémunération, tout comme la référence espagnole à 1.08%. En revanche, la dette italienne se tend légèrement à 2.68%, un plus haut d'un mois, les opérateurs craignant que l'économie transalpine rentre en récession.
De manière marginale mais durable, l'emprunt souverain suisse se traite avec un rendement négatif de -0.36%. La même aubaine s'applique au Japon, avec un taux à -0.1%.
Marché des changes

Si la volatilité devient inexistante sur les actions, les conditions demeurent identiques sur le marché des changes grâce au rôle des banques centrales. Les bandes de fluctuations sont étroites à l'image du USD/CHF à 1.02 CHF. En revanche, l'euro s'affaiblit contre le billet vert pour se négocier à 1.114 USD, un plus bas de deux ans. La faible croissance du Vieux-Continent, en particulier de l'Allemagne, pèse sur la parité. La monnaie unique montre néanmoins de la résilience face au franc suisse à 1.14 CHF.
Du coté de Londres, la pause se poursuit sur la livre sterling qui s'échange à 1.29 GBP contre un dollar (-100 points de base) et à 0.86 GBP face à l'euro. Les investisseurs privilégiant les actifs à risques, le yen, véritable valeur refuge, collecte peu d'intérêts. La devise nippone se négocie à 111.6 JPY contre un dollar, un plus bas annuel.


Nouvelle impulsion du dollar index

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Statistiques économiques

L'indice ZEW du sentiment économique allemand est repassé positif (à 3.1 contre 0.9 attendu). L'activité des services (52.5) est ressortie sous les attentes et sous la précédente publication. L'indice manufacturier reste bloqué depuis février sous le seuil des 50 (à 47.8), traduisant une contraction de l'activité. La confiance des consommateurs a encore reculé (-8 contre -7 précédemment), tout comme l'indice Ifo (99.2). Enfin, l'indice des prix à la consommation est resté stable et conforme aux prévisions en mars, à 1.4%.
La semaine prochaine, une seconde estimation de l'IPC est attendue en zone euro. L'indice des prix à la production, le PIB trimestriel et le taux de chômage seront également dévoilés.

Outre-Atlantique, les ventes au détail, les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs ont agréablement surpris, ainsi que le PIB trimestriel qui progresse de 3.2% (consensus 2.2%). A contrario, l'indice manufacturier de Richmond, les ventes de logements existants, les permis de construire, les mises en chantier l'indice PhillyFed et la production industrielle ont déçu.
De nombreuses statistiques feront l'objet de publications la semaine prochaine, comme l'indice PCE (indicateur favori de la Fed pour mesurer l'évolution des prix), les dépenses des ménages, l'indice PMI de Chicago ou encore l'indice du Conference Board. Mercredi, la Fed communiquera sur ses taux (attendus inchangés) et sur sa politique monétaire. Les créations d'emploi ADP, les indices PMI de l'ISM et le rapport sur l'emploi compléteront cette série de statistiques.

Evolution de l'indice Zew en Allemagne

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L'indice ZEW (sentiment économique allemand) ressortait sous le seuil symbolique du zéro depuis un an.
Les cours intègrent abondamment les éléments positifs

Malgré un environnement qui reste dominé par l'incertitude, les avancées indicielles ne faiblissent pas. Au contraire, les actions américaines franchissent des barrières historiques comme sur le Nasdaq, indice propulsé par la croissance des GAFA et leurs activités de services dématérialisés. La fissure s'élargit encore entre la nouvelle économie en perpétuelle expansion et l'industrie classique qui se situe en récession, comme en Allemagne.

L'environnent monétaire demeure très accommodant et traduit les véritables inquiétudes des banquiers centraux sur les perspectives économiques. Mais, de leur côté, les investisseurs voient le verre à moitié plein et une liquidité généreuse permettant d'intensifier leurs stratégies à risques.
Cet environnent monétaire accommodant assorti d'une volatilité réduite au néant, et de publications trimestrielles qualitatives pour les grosses pondérations indicielles, constituent les piliers de la trajectoire rectiligne des marchés actions depuis le début d'année. Comme si les éléments positifs semblaient abondamment intégrés dans les cours actuels.