Vendredi 13
décembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après un début de semaine sous le signe de l'attentisme, avant les réunions des banques centrales, les indices ont à l'unisson inscrit de nouveaux records grâce à l'annonce d'un accord de principe entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi en raison d'une prochaine finalisation du Brexit, après la victoire du Parti conservateur aux élections britanniques.
L'horizon semble donc s'éclaircir d'autant que les banquiers centraux continueront leur politique monétaire accommodante l'année prochaine.
Indices

Sur la semaine écoulée, tous les grands indices ont progressé, la palme revenant pour une fois aux places asiatiques, avec un Hang Seng qui récupère 4.5%. Le Nikkei a engrangé 2.8% et Shanghai composite 1.9%.

En Europe, le CAC40, le DAX et le Footsie réalisent des parcours positifs, avec des gains hebdomadaires respectifs de 0.9%, 1% et 2.1%
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal s'est adjugé 0.5% et l'Espagne 2%.

A l'heure de la rédaction de ce point, aux Etats-Unis, le Dow Jones grimpe de 0.5%, le S&P500 de 0.7% et le Nasdaq100 gagne 1.1%, les trois indices ayant néanmoins inscrits de nouveaux records historiques, au moins en séance.
Matières premières

Les marchés pétroliers ont gagné un peu de terrain cette semaine, sans céder à l'euphorie d'un possible accord commercial sino-américain. En cause, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui table sur une augmentation des stocks de pétrole et ce, malgré les efforts supplémentaires réalisés par l'OPEP+ pour réduire leur production. Le WTI s'approche de la barre des 60 USD tandis que le Brent se négocie à 64.8 USD.

En dépit des fortes poussées des indices actions, l'or se stabilise après une nouvelle tentative de débordement des 1475 USD (voir graphique). L'argent progresse aussi et revient au contact des 17 USD.

Les cours du cuivre ont bondi cette semaine. Le baromètre de l'économie mondial s'adjuge près de 4% à 6097 USD, en raison de l'approche d'un dénouement sur le front commercial. Le plomb, le nickel et l'étain rebondissent aussi, à respectivement 1920 USD, 13810 USD et 17185 USD.


Latéralisation de l'or

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Marchés actions

ASML Holding

Fondée en 1984 et basée à Veldhoven aux Pays-Bas l'entreprise ASML (Advanced Semiconductors Materials) a donné aux principaux fabricants mondiaux de puces le pouvoir de produire en masse des motifs sur silicium, ce qui lui a permis de devenir le leader de l'industrie des semi-conducteurs.
Émanation du géant néerlandais Philips, la société s'introduit en 1995, à la fois à la bourse d'Amsterdam et à New York.

Au cours des années 2000, grâce à une nouvelle technologie, les clients peuvent produire des puces encore plus petites. ASML vend dans de nombreux pays, dont la Corée pour un tiers du chiffre d'affaires, les Etats-Unis représentant 18% et la Chine, 16%.

Le titre a profité du regain d'intérêt sur le secteur pour cumuler sur l'année 85% de gains, valorisant ainsi le groupe, 50 milliards d'euros de plus qu'il y a un an. Avec cette nouvelle avancée sur l'exercice en cours, la performance globale, sur la dernière décennie, se monte à plus de 1000%.


Parcours linéaire du titre ASML Holding

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Marché obligataire

Tout au long de cette semaine, il y avait de la place pour la volatilité sur le marché obligataire. Avec l'accord commercial et une visibilité accrue sur le calendrier du Brexit, les rendements des emprunts souverains se sont orientés à la hausse. Néanmoins, les niveaux restent encore largement avantageux pour l'ensemble des dettes.

Aux Etats-Unis le rendement du Tbond 10 ans atteint 1.90%, en progression hebdomadaire de 10 points de base. Comme l'ensemble des références obligataires, le taux américain se trouve dans la partie haute de son trend à 5 mois.

En Europe, le Bund remonte à -0.23% alors que l'OAT française se maintient en positif (+0.05%). La progression caractérise également les rendements sur la dette italienne (+1.34%) et espagnole (+0.46%). De son côté, la Suisse voit son emprunt à 10 ans s'échanger sur une base de -0.58%, loin des plus bas d'août dernier à -1.18%.
Marché des changes

And the winner is ... la Livre sterling. En effet, la monnaie britannique profite largement de la victoire des Tories. Le premier ministre, Boris Johnson, aura ainsi le champ libre pour faire adopter l'accord avec Bruxelles par les députés et déclencher un départ de l'Union européenne, le 31 janvier prochain. La livre flambe donc face à toutes ses contreparties, notamment contre le dollar (1.35 USD), le franc suisse (1.33 CHF) ou encore l'euro (0.83 GBP), un plus haut de 30 mois. Les cambistes corrigent une situation extrême, dans laquelle la devise britannique était sous-évaluée par de longs mois d'incertitudes entourant un divorce historique, même si celles-ci vont malgré tout perdurer.

Le dollar s'est replié face à l'euro (1.117 USD) alors que la Fed a laissé ses taux inchangés et souligné qu'elle voulait voir l'inflation "persister" avant de les relever. M. Powell a expliqué que l'inflation accélérait à peine malgré le fait que le chômage était à son plus bas niveau depuis 50 ans et devrait y rester. Le besoin d'augmentation des taux est moindre et l'idée qu'une hausse de ces derniers n'est pas au programme, tend à peser sur la devise.


Tentative d'extraction haussière du câble

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Statistiques économiques

La publication du ZEW a marqué le début d'une semaine chargée sur le plan macroéconomique. En atteignant 10.7 points, la valeur la plus élevée depuis février 2018, l'indicateur confirme que la situation économique en Allemagne se redresse. Le sondage du fameux institut bavarois s'opère auprès d'environ 300 investisseurs institutionnels et analystes allemands, et demande aux répondants d'évaluer les perspectives économiques relatives pour les six prochains mois en Allemagne.

Au niveau des prix, l'inflation en Chine a atteint 4.5% en novembre en rythme annuel, sous l'impulsion notamment des prix du porc. La viande la plus consommée du pays a connu une nouvelle flambée et a plus que doublé (+101,3% au mois d'octobre).

Lors de sa réunion de décembre sur la politique monétaire, la banque centrale américaine a décidé de laisser la politique monétaire inchangée. Cette évolution est conforme aux attentes des marchés financiers. On s'attend à ce que les taux demeurent stables en 2020. Au grand soulagement du président de la Fed, Powell, il n'y a probablement pas eu de votes dissidents à cette occasion.

En Europe, la première conférence de la nouvelle présidente de la BCE, Christine Lagarde, a essentiellement réitéré un discours bien connu, à savoir que l'orientation de la politique monétaire va rester accommodante pour le moment et qu'il faudra du temps pour réviser la stratégie de l'institut. Les banquiers centraux restent donc en surveillance accrue.
Soulagés partiellement

Les deux incertitudes fortes de l'année 2019 sont en passe d'être levées dans un avenir proche. Ces deux cadeaux de Noël avant l'heure pourraient effectivement enlever du risque sur l'évolution des échanges internationaux. Mais voilà, rien n'est simple surtout avec Trump, qui sur son compte Twitter souffle le chaud et le froid. Quant au Brexit, le calendrier s'éclaircit dans la théorie mais le travail de négociation avec l'Union européenne sera long avant une sortie officielle.

Les investisseurs ne se voient donc pas totalement soulagés, alimentant ainsi une fin d'année qui pourrait occasionner une recrudescence de la volatilité.