L'indice du dollar, qui mesure la monnaie par rapport au yen et à cinq autres devises, est resté proche de son plus bas niveau depuis près de deux mois, atteint vendredi, lorsque les chiffres mensuels de l'emploi ont signalé un ralentissement du marché du travail américain, ce qui a permis à la Réserve fédérale d'assouplir sa politique.
Le billet vert a baissé de 0,06% à 146,995 yens, et a plongé plus tôt jusqu'à 146,54, ce qui l'a amené à la limite du plus bas de cinq semaines atteint vendredi à 146,48.
L'indice du dollar était en hausse de 0,06% à 102,74, non loin de son plus bas niveau de vendredi à 102,33, un niveau qui n'a pas été atteint depuis le 15 janvier.
Le dollar-yen "devrait rester lourd cette semaine, avec des rebonds à 148 susceptibles d'attirer les ventes alors que les attentes continuent de croître que la BOJ pourrait modifier sa politique (le) 19 mars", ont écrit les stratèges de Westpac dans une note aux clients.
Parallèlement, l'indice du dollar "semble vulnérable à un recul plus important" et pourrait tester le support à 101 cette semaine, selon la note.
Un nombre croissant de décideurs politiques de la Banque du Japon sont favorables à l'idée de mettre fin aux taux négatifs lors de leur réunion des 18 et 19 mars, ont déclaré des sources à Reuters, alors que l'on s'attend à des augmentations de salaire importantes de la part des plus grandes entreprises japonaises, ce qui pourrait stimuler les dépenses de consommation. Les résultats des négociations salariales annuelles "shunto" de cette année sont attendus mercredi.
Par ailleurs, l'agence de presse Jiji a rapporté que la BOJ envisageait un nouveau cadre de politique monétaire quantitative pour remplacer les contrôles actuels de la courbe de rendement.
Dans le même temps, une révision à la hausse de la croissance économique du Japon au dernier trimestre signifie que le pays a évité une récession technique, ce qui renforce l'argument selon lequel l'économie pourrait résister à une politique plus stricte.
En revanche, les traders misent à 73 % sur une baisse des taux de la Fed à l'issue de sa réunion des 11 et 12 juin, selon l'outil FedWatch du CME Group, la faiblesse des données sur l'emploi de vendredi ayant renforcé les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, en début de semaine, selon lesquels les décideurs politiques n'étaient "pas loin" d'avoir la confiance nécessaire pour réduire les taux.
Les données sur les prix à la consommation aux États-Unis, publiées mardi, seront le prochain test de l'évaluation du marché, avant la prochaine réunion de la Fed, qui aura lieu les 19 et 20 mars.
Suite aux "signaux dovish" du rapport sur l'emploi, "l'action sur le dollar continue d'être bidirectionnelle, mais manque clairement d'une impulsion à la hausse maintenant que les marchés se tournent vers les réductions de taux de la Fed et que l'exceptionnalisme américain commence à s'affaiblir", ont écrit les analystes de Saxo Markets dans une note de recherche.
L'euro a peu varié à 1,0937 $ après avoir atteint 1,0980 $ vendredi, pour la première fois depuis le 12 janvier. La Banque centrale européenne a laissé ses taux à des niveaux record jeudi dernier, tout en préparant prudemment le terrain pour les abaisser plus tard dans l'année.
La livre sterling a peu changé à 1,2850 $, après avoir atteint son plus haut niveau depuis la fin juillet à 1,2890 $ vendredi, alors que l'on parie que la Banque d'Angleterre sera plus lente à réduire ses taux que la Fed ou la BCE. La monnaie britannique sera mise à l'épreuve mardi avec la publication des données sur le marché du travail.
En ce qui concerne les crypto-monnaies, le bitcoin était en hausse de 0,3 % à 68 625 $, alors qu'il continue de suivre une trajectoire latérale depuis qu'il a atteint un pic record de 70 175 $ vendredi.
