Les marchés pâtissent également des inquiétudes sur la conjoncture économique mondiale et de l'incertitude politique en Grèce avec la décision d'avancer l'élection présidentielle au 17 décembre.

Parmi les grandes places européennes, seul le Dax allemand a fini en légère hausse, de 0,06%. À Paris, le CAC 40 a terminé en recul de 36,03 points, soit -0,84%, à 4.227,91 points. Le Footsie britannique a perdu 0,45%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,37% et le FTSEurofirst 300 0,43%. La Bourse d'Athènes a perdu encore 1,01% après son plongeon de 12,78% la veille.

La demande mondiale de pétrole produit par l'Opep sera plus faible que prévu en 2015, créant une offre très excédentaire, faute d'une baisse de la production du cartel ou d'un ralentissement de l'exploitation des schistes aux Etats-Unis, écrit l'organisation dans son rapport mensuel publié mercredi.

L'Opep prévoit une demande de 28,92 millions de barils par jour (bpj) en 2015, soit 280.000 bpj de moins que sa précédente prévision.

"La baisse des prix de l'énergie va entraîner des différenciations entre les pays importateurs et les pays exportateurs. On a changé de paradigme en termes de prix de l'énergie avec des implications sur l'économie et les investissements", commente Jean Boivin, directeur adjoint de la stratégie d'investissement chez BlackRock Investment Institute.

Sur les marchés obligataires, les intervenants se détournent des actifs grecs. Le rendement à court terme des obligations grecques a bondi de 130 points de base à 9,52%, au-dessus des rendements à 10 ans, en hausse de 53 points de base à 8,59%, poussant dans son sillage les rendements des pays périphériques de la zone euro.

Pour Lyn Graham, stratège chez Taylor, cette inversion de la courbe des taux traduit des craintes de nouvelles dépréciations de la dette grecque.

Si le candidat du Premier ministre grec Antonis Samaras échoue à l'élection présidentielle, des législatives anticipées pourraient être convoquées. Le parti de gauche Syriza, opposé aux mesures d'austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne en échange de leur aide financière, est donné vainqueur dans les sondages en cas de législatives.

Au chapitre macroéconomique, la Chine ne rassure pas non plus les investisseurs. L'indice des prix à la consommation, principal indicateur de l'inflation, a augmenté de seulement 1,4% en novembre en rythme annuel, soit la plus faible hausse depuis cinq ans.

L'euro poursuit sa remontée (+0,39%) face au dollar et s'échange à 1,2421 par rapport au billet vert qui fait l'objet de prises de bénéfices.

Sur le plan sectoriel, le compartiment énergétique, qui a perdu 27% depuis le mois de juin, affiche encore un repli de 1,94%.

Les valeurs pétrolières ou parapétrolières sont sanctionnées en Bourse dans le sillage de la chute des cours du brut. Shell a perdu 2,37%, Fugro chute de 11,12%, Saipem de 5,2% et Seadrill de 2,2%. BP abandonne 1,56%, Total 1,58% et Eni 1,3%.

Au CAC 40, Airbus Group, plus forte baisse de l'indice parisien, a plongé de 10,42% après avoir annoncé que son cash-flow devrait afficher un solde négatif en 2015, notamment en raison du développement du nouveau long-courrier A350. Il s'agit du plus fort recul sur une séance de l'avionneur européen en plus de six ans.

(Avec Blaise Robinson, Sudid Kar-Gupta et Alexandre Boksenbaum-Granier, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

Valeurs citées dans l'article : CAC 40, AIRBUS GROUP, DAX, Eni SpA, Saipem SpA, Euro STOXX 50, FLOW, GRANDES, INVERSION