À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,28% (14,92 points) à 5.363,79 points et à Francfort, le Dax a progressé de 0,51%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,37%, le FTSEurofirst 300 0,08% et le Stoxx 600 0,11%.

Plus hésitante, la Bourse de Londres a fini en repli symbolique de 0,03%.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones à New York s'adjugeait 0,54%, le Standard & Poor's 500 0,64% et le Nasdaq Composite 1,04%.

Moins de 24 heures après la décision des Etats-Unis de taxer à 10% quelque 200 milliards de dollars (171 milliards d'euros) de produits importés de Chine à partir de lundi, Pékin a riposté en annonçant qu'elle taxerait le même jour 60 milliards de dollars de produits américains.

Le taux et le champ d'application de ces nouvelles taxes sont toutefois moins importants que dans la pire des hypothèses envisagées au départ, notent de nombreux observateurs, ce qui se traduit par une bonne tenue des cours des matières premières et du dollar, et par la hausse des actions.

"L'approche plus clémente du président Trump hier soir et la réaction mesurée de Pékin permet aux traders de pencher du côté optimiste", résume David Madden de CMC Markets UK. "C'est presque comme si un obstacle avait été levé et que les investisseurs avaient un motif d'inquiétude de moins pour le court terme."

VALEURS

En Europe, le soulagement relatif a profité aux secteurs de l'automobile (+1,01%), des hautes technologies (+0,96%) et des matières premières, ce dernier aidé par un bond de plus de 2% des cours du cuivre.

A Wall Street, Caterpillar (+1,43%) et Boeing (+1,04%), deux valeurs sensibles aux tensions commerciales, figurent parmi les meilleures performances du Dow Jones, tandis qu'Apple (+0,80%) bénéficie de l'exemption accordée par Washington aux produits connectés "made in China".

Les pétrolières et parapétrolières profitent par ailleurs de la montée du prix du baril: le Stoxx européen du pétrole et du gaz a progressé de 0,58% et à New York, Chevron prend 0,62%.

Parmi les autres hausses notables du jour, le chimiste suisse Clariant a bondi de 7,86% après un accord avec le saoudien Sabic et à Paris, Eramet (+14,41%) a profité à plein d'une recommandation d'analyste favorable.

A la baisse, le spécialiste allemand du commerce en ligne Zalando a chuté de 13,2% après un nouvel avertissement sur ses résultats.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar est pratiquement stable face à un panier de devises de référence après avoir effacé ses pertes du début de journée, qui avaient fait tomber l'"indice dollar" à son plus bas niveau depuis le 31 juillet.

L'euro a quant à lui touché un pic de trois semaines face au billet vert à 1,1724 à l'annonce des sanctions chinoises, avant de céder la quasi-totalité de ses gains.

ÉMERGENTS

Les marchés émergents ont eux aussi réagi dans le calme au nouveau palier franchi dans les tensions commerciales entre Washington et Pékin : leur indice MSCI de référence progresse de 0,31%, avec entre autres des hausses de 1,82% pour le SSE Composite de Shanghai en clôture et de 1,71% pour le Bovespa brésilien, tiré par les matières premières.

PÉTROLE

Les prix du baril sont en hausse de plus de 1%, à 78,95 dollars pour le Brent et 69,77 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI). L'un et l'autre profitent des informations suggérant que l'Opep n'est pas disposée à augmenter sa production pour compenser la baisse attendue des exportations iraniennes.

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et plusieurs autres pays producteurs doivent se réunir dimanche en Algérie.

TAUX

La remontée des rendements des Treasuries se poursuit à une semaine maintenant de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, qui devrait décider d'une nouvelle hausse de taux.

Le rendement à dix ans américain a dépassé 3,03%, au plus haut depuis fin mai, son équivalent allemand a touché, à 0,485%, son plus haut niveau depuis le 1er août.

Les rendements italiens, eux, sont restés orientés en nette baisse en dépit des interrogations sur les orientations budgétaires du gouvernement Conte, revenant à leurs plus bas niveaux depuis fin juillet.

(Édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand