PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse et les Bourses européennes, Londres exceptée, progressent à mi-séance vendredi, l'appétit pour le risque nourri par les résultats des sociétés cotées continuant de favoriser les actions tandis que les anticipations de remontée des taux d'intérêt soutiennent le dollar et les rendements obligataires.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,33% pour le Dow Jones, de 0,24% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,28% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,37% à 7.085,79 points à 11h00 GMT après un plus haut historique à 7.097,46 et à Francfort, le Dax avance de 0,2% alors qu'à Londres, le FTSE 100 cède 0,35%, pénalisé par les valeurs liée aux marchés de matières premières et la baisse d'AstraZeneca en réaction à ses derniers résultats financiers.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,2%, le FTSEurofirst 300 de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,14%.

Ce dernier a inscrit un record à 486,34 points et affiche pour l'instant une hausse de 0,52% sur l'ensemble la semaine, sa sixième performance hebdomadaire consécutive.

Le choc provoqué mercredi par les chiffres plus élevés qu'attendu des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui ont relancé les spéculations sur les risques inflationnistes et le resserrement des politiques monétaires, semble maintenant digéré et il n'a pas remis en cause l'optimisme dominant sur les actions.

La séance américaine sera animée entre autres par la première estimation de l'indice de confiance du consommateur de l'université du Michigan et les chiffres hebdomadaires des offres d'emploi (JOLTS).

VALEURS EN EUROPE

La majeure partie des grands secteurs de la cote européenne évoluent en territoire positif après une nouvelle série de publications bien accueillies.

Au sein du Stoxx 600, la meilleure performance à mi-séance est pour le groupe de luxe suisse Richemont, qui bondit de 8,44% après un rebond de ses semestriels et l'annonce de discussions avec Farfetch, qui pourrait entrer au tour de table de sa filiale de vente en ligne Yoox-Net-a-Porter (YNAP).

Dans le sillage de Richemont, Kering prend 2,08%, LVMH 1,38% et Hermès 1,42%.

Deutsche Telekom voit lui aussi ses résultats salués, avec une hausse de 2,42%.

AstraZeneca cède au contraire 3,73% à Londres, son bénéfice trimestriel ayant déçu les attentes et ses prévisions 2021 restant inchangées alors que plusieurs groupes du secteur ont relevé les leurs.

TAUX

La tendance sur les marchés obligataires reste dominée par la révision à la hausse des anticipations en matière d'évolution des taux directeurs, deux jours après les chiffres plus élevés qu'attendu des prix à la consommation aux Etats-Unis.

Le mouvement de vente sur les bons du Trésor américain a donc repris après la clôture du 11-Novembre: le rendement à cinq ans est monté à 1,26%, au plus haut depuis février 2020, portant sa hausse sur la semaine à près de 20 points de base.

Le dix ans prend plus de deux points à 1,5733%. En Europe, son équivalent allemand, qui avait pris sept points sur les deux séances précédentes, se replie à -0,238%.

Les marchés monétaires de la zone euro intègrent désormais deux relèvements de taux de la Banque centrale européenne (BCE) d'ici la fin de l'an prochain.

CHANGES

Le dollar s'est stabilisé après avoir atteint en début de journée un nouveau plus haut de plus de 15 mois face aux autres grandes devises à la faveur de la révision des anticipations de taux.

L'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de référence est monté à 95,265, au plus haut depuis juillet 2020, avant de revenir à 95,142. Il affiche pour l'instant une hausse de plus de 0,9% depuis le début de la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis août.

L'euro se traite autour de 1,1450 dollar après être revenu à 1,1437, au plus bas depuis le 21 juillet 2020.

PÉTROLE

Le marché pétrolier souffre de la vigueur du dollar et de la nouvelle révision à la baisse, jeudi, des prévisions de demande de l'Opep+. Il s'achemine ainsi vers une performance hebdomadaire négative.

Le Brent perd 1,64% à 81,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,94% à 80,01 dollars.

(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand