(Ajoute commentaires de la Cenco)

KINSHASA, 30 décembre (Reuters) - Les discussions en République démocratique du Congo (RDC) entre le pouvoir et l'opposition en vue d'assurer une transition politique pacifique après le départ du président Joseph Kabila piétinent, voire semblent au bord de la rupture.

Le dirigeant d'opposition Félix Tshisekedi a fait état vendredi de son pessimisme quant à l'issue de ces discussions, qui se tiennent sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

"À ce stade, nous sommes plus proches de la rupture que de la solution", a-t-il dit sur Twitter.

L'heure prévue de la signature d'un accord, 15h00 (14h00 GMT), est passée sans que rien ne soit annoncé.

L'archevêque Fridolin Ambongo, un des négociateurs de la Cenco, a toutefois dit espérer qu'un accord puisse être conclu dans la journée, qui avait été présentée comme la date butoir..

Si tel n'était pas le cas, la Cenco dit avoir un "plan B", dont elle n'a pas à ce jour révélé la teneur.

La semaine dernière pourtant, les deux parties paraissaient tout près d'un accord sur le maintien en fonction du président Kabila jusqu'à la fin 2017 en échange de la tenue d'élections présidentielle et législatives l'an prochain.

Le mandat de Joseph Kabila, qui est au pouvoir depuis 2001 et l'assassinat de son père, a expiré le 19 décembre. La Constitution lui interdit d'exercer un troisième mandat.

Les autorités de Kinshasa ont repoussé jusqu'en avril 2018 l'élection destinée à désigner son successeur, initialement prévue le mois dernier. Le report a été décidé officiellement pour des raisons logistiques et financières.

Les difficultés apparues dans les discussions portent sur le choix de la personnalité appelée à devenir Premier ministre et si elle doit être issue des rangs de l'oppositionn, ce que celle-ci demande.

La composition de la commission électorale, que l'opposition accuse de manquer de neutralité et de biais en faveur du pouvoir, fait aussi débat.

Les tractations visent à mettre fin aux manifestations et aux violences qui ont fait au moins 40 morts ce mois-ci dans le pays, selon l'Onu, qui a dénoncé un usage excessif de la force. Des centaines de personnes ont en outre été arrêtées.

En cas d'échec, une reprise des violences n'est pas à exclure. Les autorités disent avoir renforcé la sécurité en vue des festivités du Nouvel An.

Plus largement, la communauté internationale craint que la RDC, anciennement Zaïre, ne replonge dans une guerre civile de grande ampleur, à l'image du conflit de 1996-2003 qui a fait des millions de morts. (Aaron Ross, Gilles Trequesser pour le service français)