L'Organisation de coopération et de développement économiques estime que la croissance globale se limitera à 2,9% cette année, puis à 3% en 2020. Elle avait atteint 3,6% en 2018. En mai, les prévisions étaient encore fixées à 3,2% en 2019 et 3,4% en 2020. "Ce qui ressemblait alors à des tensions commerciales temporaires se transforme en un nouvel état durable des relations commerciales", a expliqué Laurence Boone. L'économiste en chef de l'OCDE souligne que l'ordre mondial antérieur a volé en éclats pour "une nouvelle ère de relations commerciales moins sûres, plus bilatérales et parfois musclées".

Les nouvelles prévisions (Source OCDE - cliquer pour agrandir)

Les tensions commerciales ont fait chuter les échanges et ont sapé le moral des entrepreneurs. Depuis 2017, le commerce mondial a reculé de 5% et la dynamique de l'investissement a été divisée par quatre, pour se limiter à 1%.

A l'origine du grand chambardement des relations commerciales, les Etats-Unis seraient rattrapés par leur stratégie dans le nouveau scénario de l'OCDE : leur croissance reculerait à 2,4% cette année (vs. 2,8% envisagé jusque-là) puis à 2% en 2020 (vs. 2,3%). La Chine ne serait évidemment guère mieux lotie, d'autant que sa consommation intérieure souffre.

Le commerce est en berne (Source OCDE)

Finie la rigueur

Le rapport de l'OCDE pointe du doigt l'inaction des pouvoirs publics face à ces menaces. Si l'organisation appelle les banques centrales "à maintenir l'orientation accommodante de leur action dans les économies avancées", elle demande aux gouvernants de prendre leurs responsabilités : la politique monétaire serait plus efficace "si elle était davantage étayée par les politiques budgétaire et structurelles". L'OCDE recommande aux Etats de pratiquer la relance budgétaire en profitant de taux d'intérêt exceptionnellement faibles.

Un discours qui rappelle celui tenu par Mario Draghi la semaine dernière, bien conscient que l'activisme de la BCE risque d'être vain sans un sursaut politique en Europe.  Et qui fait écho aux attentes des financiers : leur voeu le plus cher serait un plan de relance allemand