NEW YORK, 24 septembre (Reuters) - La France souhaite que le Conseil de sécurité des Nations unies impose des sanctions aux milices rivales dont les sanglants affrontements à Tripoli compromettent le processus électoral en Libye, a déclaré lundi Jean-Yves Le Drian.

Depuis le 27 août, les combats entre la "Septième brigade" (ou "Kaniyat") venue de Tarhouna, à 65 km au sud-est de la capitale, et groupes armés tripolitains - principalement les "Brigades révolutionnaires de Tripoli" et la brigade "Nawasi" - ont fait au moins 115 morts et 383 blessés, selon un bilan du ministère libyen de la Santé.

Un cessez-le-feu, formalisé le 4 septembre sous l'égide de l'Onu, reste à ce jour lettre morte.

"La dégradation de la situation sécuritaire à Tripoli (...) impose de nous montrer plus durs à l'égard de ceux qui souhaitent imposer le statu quo à leur seul bénéfice", a souligné le ministre français des Affaires étrangères avant une réunion sur la Libye à l'initiative de la France en marge de la 73e assemblée générale de l'Onu.

"Les sanctions prises récemment contre un certain nombre de trafiquants par le Conseil de Sécurité doivent être suivies d’autres sanctions, je pense en particulier aux miliciens qui menacent Tripoli", a-t-il dit à des journalistes.

Le Conseil de sécurité de l'Onu a sanctionné en juin dernier six responsables présumés de réseaux de trafic de migrants en Libye (gel de comptes bancaires, interdiction de voyager). Le 12 septembre, c'est le chef de milice libyen Ibrahim Jadhran qui a été sanctionné pour une attaque de ses forces en juin contre des terminaux pétroliers de l'est du pays.

La recrudescence des violences en Libye et les luttes d'influence des milices obèrent un peu plus la perspective d'élections nationales le 10 décembre, une échéance pour laquelle Paris plaide avec insistance malgré les réserves de l'Italie et du gouvernement de Fayez Seraj, reconnu par la communauté internationale.

La France espère en un sursaut à la faveur de l'assemblée générale des Nations unies. (John Irish, Sophie Louet pour le service français)