LONDRES, 20 mai (Reuters) - L'évaporation de plusieurs milliers de milliards de dollars sur les marchés financiers mondiaux ces dernières semaines a déclenché un signal d'achat contrarien très clair selon l'indicateur de tendance "Bull & Bear" de BofA, explique vendredi la banque américaine.

Parallèlement, les marchés émergents traversent leur pire période depuis le pic de la crise du coronavirus, ajoute-t-elle.

La crainte de voir l'inflation et la remontée rapide des taux d'intérêt précipiter de grandes économies dans la récession a entraîné les marchés dans une spirale baissière et l'indice mondial MSCI accuse désormais une baisse de près de 18% depuis le 1er janvier, son pire début d'année de mémoire récente.

Les analystes de BofA explique que leur indicateur de sentiment de marché "Bull & Bear" évolue "sans ambiguïté en territoire d'achat contrarien", après les sorties massives subies par les actions, la dette à haut rendement ("high-yield") et les obligations de pays émergents.

Une stratégie d'investissement contrarien consiste à aller à rebours de la tendance dominante du moment sur les marchés.

Les fonds spécialisés dans la dette émergente ont subi en une semaine leurs sorties les plus importantes depuis mars 2020 (6,1 milliards de dollars) et les fonds de dette à haut rendement les plus gros retraits depuis 14 semaines (4,3 milliards de dollars), précise BofA, qui cite des données d'EPFR.

Côté actions, l'Europe a subi une 14e semaine consécutive de retraits.

Au total, les fonds d'actions du monde entier affichent des sorties nettes hebdomadaires de 5,2 milliards de dollars et les fonds obligataires des sorties de 12,3 milliards, leur septième semaine de solde négatif d'affilée. (Reportage Julien Ponthus, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)