Cette semaine, Mario Draghi de la BCE pourrait se retrouver pris à son propre piège, estime Paul Brain, Directeur de la Gestion Obligataire chez Newton IM (BNY Mellon IM), en vue de la réunion de la BCE demain. Selon lui, Mario Draghi souhaite probablement lancer le processus en vue d'une réduction du "QE", mais si le marché sur-réagit, ce sera l'arroseur arrosé! Si la BCE compte arrêter ou ralentir son programme d'assouplissement quantitatif fin septembre, la réunion de juin serait le moment propice pour commencer à familiariser les marchés avec cette nouvelle rhétorique.

Cependant, ajoute Paul Brain (BNY Mellon), la volatilité récente du marché obligataire italien a rappelé à la BCE à quel point ces marchés d'obligations gouvernementales sont vulnérables à tout retournement de situation. Entre-temps, l'économie a mis plus de temps à se remettre des conditions hivernales du premier trimestre et l'inflation sous-jacente est demeurée en deçà de la cible de la banque centrale.

Peut-être la BCE pourrait-elle se réjouir de la stabilité récente des obligations italiennes et de la hausse de l'inflation globale, ce qui lui permettrait de limiter son soutien monétaire en fixant un calendrier précis.

Après tout, conclut Paul Brain, une réduction de la politique du QE dès septembre ne constituerait guère une surprise pour les marchés et il reste beaucoup de temps pour évoquer le relèvement des taux d'intérêt plus tard si nécessaire.