Les marchés mondiaux semblent à l'aise avec la perspective d'une impasse législative américaine après les élections de mi-mandat du Congrès de mardi, avec un œil méfiant sur une mise à jour critique de l'inflation plus tard dans la semaine.

Selon certains modèles d'investissement, il y a environ 70 % de chances que les républicains remportent la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat contre les démocrates lors des élections de mi-mandat aux États-Unis, ce qui réduit à néant les perspectives d'une nouvelle poussée de dépenses aggravant l'inflation par la Maison Blanche de Joe Biden au cours des deux prochaines années.

Les actions et les obligations ayant été malmenées toute l'année par le resserrement monétaire incessant de la Réserve fédérale pour freiner la hausse vertigineuse des prix, un frein fiscal efficace pourrait encourager l'espoir que la Réserve fédérale puisse finalement se retirer l'année prochaine - même si certains craignent qu'il lie également les mains du gouvernement en cas de ralentissement économique brutal.

Le rapport de jeudi sur les prix à la consommation aux États-Unis mettra tout le monde au courant de l'ampleur du problème qui subsiste. L'inflation globale devrait avoir reculé en octobre à 8,0 % - son plus bas niveau depuis février, même si elle reste bien au-dessus de l'objectif de 2 % de la Fed. Le taux "de base" devrait baisser à 6,5 %.

Même après un autre rapport relativement robuste sur l'emploi américain vendredi, les marchés des taux d'intérêt et des obligations sont restés calmes à l'aube de la nouvelle semaine, les rendements du Trésor américain à 10 ans s'éloignant rapidement des sommets de deux semaines. Le dollar était en retrait et les futures boursiers de Wall St étaient marginalement en territoire positif.

Les actions d'Apple ont baissé de 1,5 % dans les échanges à Francfort après que le géant de la technologie ait averti dimanche d'une baisse des livraisons de ses modèles haut de gamme iPhone 14 par rapport aux premières indications, suite à une réduction importante de la production dans une usine contaminée par un virus en Chine, réduisant ainsi ses perspectives de ventes pour la saison des fêtes de fin d'année.

Les actions chinoises ont toutefois poursuivi leur timide reprise de la semaine dernière, malgré le fait que les officiels ont jeté de l'eau froide sur toute fin anticipée des politiques draconiennes de verrouillage du COVID. Une certaine correction de la sévère sous-performance du marché cette année était à peu près la seule raison convaincante donnée pour le rebond actuel des actions.

Le pays a rapporté dimanche son plus grand nombre de nouvelles infections au COVID-19 en six mois, un jour après que les responsables de la santé aient réitéré leur engagement en faveur d'un contrôle strict du coronavirus.

Dans une autre illustration des problèmes économiques causés par les restrictions, les exportations et les importations de la Chine se sont contractées de manière inattendue en octobre, le premier effondrement simultané depuis mai 2020. Les réserves de change de la Chine ont augmenté de manière inattendue en octobre, selon des données officielles lundi.

En Europe, les actions d'UniCredit ont chuté lundi après un rapport faisant état de tensions entre la seule banque italienne que les régulateurs jugent d'importance systémique mondiale et les superviseurs de la Banque centrale européenne.

Le chef de la banque centrale française, François Villeroy de Galhau, aurait déclaré que la BCE doit continuer à augmenter les taux d'intérêt jusqu'à ce que l'inflation sous-jacente ait atteint un pic, mais qu'elle pourrait ralentir le rythme des hausses une fois que les taux auront atteint un niveau qui commence à restreindre la croissance.

Ailleurs, les délégués de près de 200 pays ont donné le coup d'envoi du sommet des Nations Unies sur le climat en Égypte dimanche en acceptant de discuter de la compensation des nations pauvres pour les dommages croissants liés au réchauffement de la planète, plaçant ce sujet de discorde à l'ordre du jour pour la première fois depuis le début des négociations sur le climat il y a plusieurs décennies.

Les principaux développements qui pourraient orienter les marchés américains plus tard dans la journée de lundi :

* Indice des tendances de l'emploi en octobre du Conference Board américain, données sur le crédit à la consommation en septembre

aux

États-Unis

* Discours de Loretta Mester, présidente de la Réserve fédérale de Cleveland, Susan Collins, présidente de la Fed de Boston, et Thomas Barkin, chef de la Fed de Richmond

* Résultats des entreprises américaines : Mosaic, Alliant Energy, Diamondback Energy, NRG Energy, NiSource, Solaredge Technologies, Activision Blizzard, International Flavors & Fragrances

* Conférence des Nations Unies sur le climat en Egypte. Les ministres des finances de l'Eurogroupe se réunissent à Bruxelles. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, et le membre du conseil d'administration de la BCE, Fabio Panetta, prennent tous deux la parole. Et l'économiste en chef de la Banque d'Angleterre, Huw Pill, prend la parole.


GRAPHIQUE : Inflation aux États-Unis


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GRAPHIQUE : Sous-performance des actions chinoises https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/myvmomrdovr/One.PNG


GRAPHIQUE : Flux d'argent dans les fonds d'obligations et d'actions chinoises