Les métaux précieux, à l’image de l’or (-25%), consolident et enregistrent des replis marqués. La demande physique baisse, l’inflation se tasse et les spéculations sur une prochaine réduction des interventions massives de la Fed font perdent à ces derniers leur aspect de valeurs refuges.

Le compartiment des matières de base servant à l’industrie est également en berne. Les perspectives des économies mondiales vacillent et la Chine normalise sa consommation, ce qui affaiblit la demande. Résultat, certains contrats chutent violemment depuis plusieurs mois, comme le cuivre. La tonne du métal rouge est tombée au plus bas depuis trois ans à 6900 dollars soit une baisse de 15 % sur l’année. L’extraction s’intensifie sur les principaux sites dans le monde : les mines du Chili, de la Mongolie et de l’Indonésie inondent le marché qui a, par ailleurs, perdu de sa tonicité.

Le coton subit également la pression vendeuse avec une surabondance mondiale. En Inde, aux Etats-Unis comme en Afrique les récoltes sont meilleures que prévu. Les stocks chinois regorgent de balles d’ouate (60% de la réserve mondiale) et le marché sanctionne l’attitude de Pékin avec les craintes anticipées d’un déstockage (-12% sur 2013).
Les matières agricoles et plus particulièrement le maïs et le blé subissent également les excès de la production globale, d’autant qu’une baisse de la demande en biocarburant réduit la consommation à usage industrielle.

Le pétrole abonde dans les pipelines grâce à la surproduction américaine issue des techniques d’extractions non-conventionnelles ainsi qu’à l’augmentation des exportations de l’Arabie Saoudite. Néanmoins, les prix demeurent stables sur l’année, l’or noir bénéficiant d’une prime liée aux risques géopolitiques.

Le retournement s’opère globalement sur la majorité des matières premières, confirmé par un indice CRB mondial au plus bas. Le puissant cycle haussier de la décennie écoulée, stimulé par la baisse du dollar et par l’émergence économique de nouveaux pays, va-t-il laissé place à un simple ajustement de prix, aidé par des conditions de productions favorables, ou s’agit-il d’un changement tendanciel plus radical ?

Difficile d’imaginer une réelle inversion, d’autant plus que les éléments influant sur le comportement des « commodities » (climatiques, géopolitiques, monétaires, ..) peuvent à tout moment générer, à nouveau, de la volatilité.