L’ensemble des médias (télévision, radio et presse) évolue vers plus d’ententes pour adapter leur modèle face aux mutations des comportements.

Les deux périodes de confinement ont fragilisé les comptes des groupes de presse écrite, de télévision et de radio. Néanmoins les médias traditionnels ont affiché leur capacité à augmenter considérablement leurs audiences à l'occasion de la crise sanitaire.
La presse magazine en effervescence
En deux ans cette presse a considérablement évolué en France. Les trois groupes leaders (Lagardère, Bertelsmann et Mondadori) se sont quasiment désengagés pour laisser la place à de nouveaux acteurs. Le groupe Lagardère ne conserve aujourd'hui que " Paris Match " et le " JDD ". Les titres " Elle ", " Version Femina ", " Télé 7 Jours ", " France Dimanche ", " Ici Paris " ont été cédés à un nouvel entrant, Czech Media Invest (CMI), contrôlé par le tchèque Daniel Kretinsky. Pascal Chevalier, issu de la Net économie, s'est, lui, emparé de Mondadori France (" Grazia ", " Biba ", " Closer ", " Science & Vie ") l'an passé, après avoir repris " Marie France " en 2013. Son groupe dispute désormais la position de leader avec Prisma Media qui pourrait tomber dans le giron de Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré. Prisma Media détient notamment les titres " Femme Actuelle ", " Geo ", " Gala ", " Voici ", " Télé-Loisirs " et " Capital ".
Après les conflits, l'heure est à la coopération
La culture de la négociation est désormais à l'œuvre sur tous les segments. Les chaînes de télévision gratuites TF1 et BFMTV se sont opposées dans le passé avec les distributeurs (opérateurs télécoms et bouquet Canal+). Or M6 vient de signer un accord avec Bouygues Telecom pour travailler sur la télévision segmentée (ou adressée) de façon à pouvoir lancer ses offres de publicités ciblées. En radio, Radio France vient de signer deux accords avec Spotify et Deezer, et s'apprête à en signer d'autres avec Apple Music, Amazon et Google. Ces acteurs acceptent les conditions de Radio France pour la reprise des podcasts sur leurs plateformes. Enfin, Google devrait signer un accord-cadre avec tous les journaux regroupés au sein de l'Alliance de la presse d'information générale dans le cadre de la loi sur les droits voisins, qui permet de rémunérer les éditeurs de presse en France.