par Boureima Balima et Abdel-Kader Mazou

NIAMEY, 13 avril (Reuters) - Des centaines de personnes sont descendues samedi dans les rues de Niamey, la capitale du Niger, pour réclamer le départ des troupes américaines, alors que la junte au pouvoir a mis fin à un accord militaire avec les États-Unis et se rapproche de la Russie.

Dans le centre de Niamey, des manifestants brandissaient des drapeaux nigériens, rappelant les protestations qui ont entraîné le retrait des forces françaises du pays l'année dernière, après la prise de pouvoir de l'armée à la suite d'un coup d'État.

Sur une pancarte on pouvait lire en anglais : "USA rush out of Niger" (ou USA quittez rapidement le Niger, Ndlr) en signe de soutien à la junte et à sa décision, mi-mars, de dénoncer un accord de coopération qui autorisait la présence d'un millier de militaires américains sur deux bases.

Jusqu'au coup d'État, le Niger était un partenaire clé en matière de sécurité dans la région pour la France et les États-Unis.

Mais les nouvelles autorités du Niger ont décidé, comme les juntes du Mali et du Burkina Faso voisins, de mettre fin aux accords militaires avec leurs anciens alliés occidentaux, de quitter la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de favoriser des liens plus étroits avec la Russie.

Le pays a par ailleurs accueilli mercredi des instructeurs russes et reçu de l'équipements militaires russes alors que Moscou cherche à renforcer son influence en Afrique.

Quelques drapeaux russes étaient visibles lors de la manifestation, mais certaines personnes ont déclaré à Reuters vendredi qu'elles ne souhaitaient par une présence accrue de la Russie au Niger via l'implantation de bases militaires.

Les Etats-Unis n'ont pas fait état d'un éventuel départ du Niger mais en mars, un général américain semblait suggérer l'existence d'un soutien au sein de la junte en faveur du maintien de la présence militaire américaine malgré la révocation de l'accord.

La violence dans le centre du Sahel a atteint un niveau record en 2023, selon l'Acled, un groupe de surveillance des crises basé aux États-Unis, qui cite des rapports faisant état de plus de 8.000 personnes tuées rien qu'au Burkina Faso l'année dernière. (Rédigé par Portia Crowe et Alessandra Prentice ; version française Kate Entringer)