Performance énergétique, big data, IA, Saas, IOT…n’en jetez plus ! En se positionnant au croisement de ces thématiques porteuses, Energisme a logiquement suscité un intérêt prononcé lors de son introduction en Bourse en juillet dernier, à 4.65€ l’action. Lors de sa première séance, le cours a même atteint les 10€. Depuis, il oscille autour de 6€, un placement privé à 5,03€ ayant été réalisé entre temps, en janvier dernier. Il a permis de lever 6M€ venus s’ajouter aux 7.3 M€ levés lors de l’IPO. Objectif : financer le BFR et booster les ventes. Un placement auquel a participé Stéphane Bollon, arrivé en décembre en tant que Directeur Général Délégué en charge de la Stratégie et du Développement Commercial. Repreneur en 2015 de cette entreprise de télérelève de données fondée en 2004, Thierry Chambon lui a fait prendre le virage du big data et de l’intelligence artificielle au service de la performance énergétique. Entretien.
Thierry Chambon, qu’est-ce que change le fait d’être coté pour vous et Energisme ?
" Cela nous engage vis-à-vis de nos 4 000 actionnaires parmi lesquelles nous pouvons compter une trentaine de fonds qui nous ont suivi en janvier dernier lors de notre dernière levée de fonds. Nous sommes aujourd’hui plus visibles et avons ainsi l’accès aux moyens financiers de réaliser notre projet ambitieux. "
Vous dites qu’Energisme a mis au point une offre unique qu’il n’a plus qu’à rencontrer son marché pour devenir une licorne. Qu’est-ce-qui vous permet de l’affirmer ?
" Les près de 30M€ levés depuis 2015 nous ont permis d’investir près de 20M€ dans une plateforme technologique solide, ouverte et collaborative au cœur des problématiques de tous les acteurs de la performance énergétique : prestataires de services à l’énergie, fournisseurs et distributeurs d’énergie, industriels et gestionnaires de patrimoines immobiliers. Puissante, sécurisée et scalable, notre infrastructure permet à nos clients de collecter des données fiables et hétérogènes en temps réel, de détecter des anomalies et des gisements d’économies, d’optimiser les installations et les contrats d’approvisionnement, de valoriser les actions menées en matière de performance énergétique et environnementale. Autant de fonctionnalités qui nous ont déjà permis de conquérir 200 clients grands comptes, références sur un marché estimé à 6 milliards d’euros milliards d’euros à horizon 2023 (source XERFI) . Notre modèle économique de pur éditeur de logiciels qui repose uniquement sur la vente d’abonnement est unique sur le marché de l’efficacité énergétique et plus généralement sur le marché de l’Energy Data Management. Notre capacité à vendre notre solution en marque blanche auprès d’acteurs de référence comme Legrand ou Spie en témoigne. Seuls deux acteurs américains disposent d’une offre comparable à la nôtre. "
La démultiplication de la conquête commerciale initiée en 2020 vous a permis de faire progresser votre revenu mensuel récurrent (MRR) de 72,7% en 2020, passant de 191 K€ à 330 K€. Qu’est-ce-qui vous a manqué pour atteindre l’objectif de 400 K€ visé ? Avez-vous atteint cet objectif depuis ?
" La traction commerciale est là et elle reste forte. Il est certain que déjà en temps normal, et avec les grands groupes, les processus sont longs et que avec la crise sanitaire ils se sont allongés. Nous avons néanmoins signé depuis le début de l’année une cinquantaine de clients pour atteindre aujourd’hui 200 clients industriels, banques, bureau d’étude, chaînes d’hôtel, etc. opérant des bâtiments dans 110 pays. Nous commençons à vendre directement et indirectement à l’international et observons une forte croissance de notre pipeline grâce au recrutement de commerciaux ainsi qu’avec l’orientation plus commerciale de certains de nos techniciens, et la signature de nombreux partenariats avec des cabinets de conseil, des ESN (Cap Gemini, Econocom…) ou encore des VAR (distributeurs à valeur ajoutée)."
A quel horizon pouvez-vous espérer atteindre un Ebitda positif ?
" Nous ne communiquons pas d’objectifs de rentabilité. Ce que nous pouvons affirmer c’est que comme tout modèle d’éditeur en mode SaaS ou PaaS nous avons un model avec un levier opérationnel très significatif. Aujourd’hui notre focus est la croissance, une croissance forte pour viser le break-even à relativement brève échéance. "
Un catalogue applicatif complet (source : présentation des résultats d’Energisme)
Quelles évolutions réglementaires pourraient apporter un sérieux coup de fouet à votre marché ?
" L’application des directives européennes pays par pays a commencé. En France, il s’agit surtout du Décret tertiaire qui s’applique à partir de 2021 avec des économies d’énergie exigées pour tous les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m2 : 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040, 60% d’ici 2050. Viendra ensuite le décret BACS qui obligera ces mêmes bâtiments à s’équiper de systèmes d’automatisation et de contrôle d’ici le 1er janvier 2025. Notre outil s’adapte bien aux versions nationales du décret. "
Vous avez évoqué le souhait d’enrichir l’offre technologique et commerciale du Groupe permettant pour valoriser son expertise data au-delà des acteurs engagés dans les sujets d’optimisation énergétique. Que pouvez-vous nous dire à ce stade ?
" Nous restons totalement engagés sur la thématique de la performance énergétique. Toutefois, la solution LOAMICS qui a été développée pour lever le frein souvent évoqué de la transmission de la data peut-être applicable en définitive à de multiples secteurs où la gouvernance des data est très importante et constitue un élément majeur de l’enjeu stratégique de transformation. "
Une réponse unique à des problématiques multiples (source : présentation des résultats d’Energisme)