PARIS, 24 mai (Reuters) - La nuit dernière a été "globalement calme" en Nouvelle-Calédonie malgré quelques incidents isolés, a fait savoir vendredi le Haut-Commissariat dans un point de situation au lendemain de la visite sur place du président de la République Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a rencontré jeudi des élus locaux, acteurs économiques et jeunes calédoniens afin d'apaiser les tensions dans l'archipel, en proie à d'importantes violences depuis plus d'une semaine.

Plaidant pour un retour "à l'ordre et au calme dans les meilleurs délais", le chef de l'Etat a assuré qu'il ne passerait pas en force sur la réforme du corps électoral décriée par les indépendantistes et qu'il ferait un point d'étape d'ici un mois.

"Les opérations de déblaiement avancent et seront concentrées sur les secteurs de Nouville, Montravel, Tuband et Portes de Fer dans les prochaines heures", a déclaré le Haut-Commissariat.

"Les mesures d’interdiction de rassemblements, de transport d’armes et de vente d’alcool ainsi que le couvre-feu de 18 heures à 6 heures sont maintenus jusqu’à nouvel ordre", a-t-il ajouté. Au total, plus de 350 individus ont été interpellés.

Emmanuel Macron avait promis la veille que l'état d'urgence serait levé après le retrait "effectif et observé" des barrages à travers l'île.

L'incertitude règne toujours pour les personnes qui souhaitent quitter la Nouvelle-Calédonie alors que l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta est bloqué depuis plus d'une semaine.

Selon le Haut-commissariat, il demeurera fermé aux vols commerciaux jusqu’à samedi. Le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie, Charles Roger, a cependant déclaré à l'AFP qu'il resterait fermé jusqu'à mardi 9h, heure locale.

Le Conseil d'Etat a par ailleurs rejeté jeudi la demande de la Ligue des droits de l'homme (LDH), notamment, de suspendre l'interdiction du réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie décidée le 15 mai par le gouvernement face aux émeutes dans l'archipel du Pacifique Sud.

L'Etat estime que le réseau social chinois a joué un rôle dans l'embrasement de la collectivité d'outre-mer face à une réforme électorale controversée. (Rédigé par Kate Entringer, avec Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)