"Les mouvements de marché récents observés en Italie semblent excessifs et reflètent probablement la consolidation des positions par les investisseurs avant les élections", estime Paul Brain, Directeur de la gestion obligataire chez Newton IM (BNY Mellon IM) dans une note récente. Ce dernier se dit toutefois préoccupé par "les répercussions à long terme de la montée du populisme en Europe, car ce phénomène pourrait conduire à des déficits budgétaires plus élevés et donc à une augmentation de l'offre publique au moment où la BCE prévoit de réduire son soutien aux marchés."

Dans l'immédiat, Newton IM (BNY Mellon IM) s'attend à ce que la volatilité se poursuive sur les marchés obligataires européens, mais la prime significative en termes de rendement des autres pays de la zone euro pourrait susciter la demande. "L'hypothèse de nouvelles élections en Italie est également préoccupante, car elle pourrait permettre aux partis populistes de renforcer leur position au pouvoir. Il est peu probable qu'ils sortent l'Italie de l'euro, mais l'absence croissante de discipline budgétaire ne passera pas inaperçue par les Européens du nord", ajoute-t-il. Cette situation a pris encore plus d'importance à mesure que l'Union européenne s'apprête à proposer un renforcement de l'union bancaire.

Pour l'Espagne, le gestionnaire d'actifs voit peu de risques anti-européens, mais se dit là encore préoccupé par le fait que la situation politique mène à l'incertitude, voire à une impasse avec une absence de gouvernement. "Parfois, pour les marchés, cela peut être considéré comme une bonne chose (les budgets ne sont pas modifiés)", précise le directeur de la gestion obligataire chez Newton IM (BNY Mellon IM).

De ce fait, BNY Mellon ne s'attend pas à un nouvel élargissement des obligations espagnoles par rapport à celles de l'Allemagne (en supposant que la situation italienne ne se dégrade pas davantage).