Pour commencer, démarrons avec les caractéristiques d’une vente d’option sur titre :
  • Encaissement de la prime
  • La valeur temps (VT) n’est plus une contrainte mais un facteur positif. En effet, plus le temps s’écoule plus VT tend vers zéro, ce qui est très favorable pour les ventes d’options "hors de la monnaie" (constituées uniquement de VT).
  • Calcul du point mort (PM) pour la vente d’un call = S (prix d’exercice) + P (prime)
  • Assignation de la position (obliger de vendre pour un call) si, à l’échéance le cours de l’action > S
  • Calcul d’une couverture (seulement pour les ventes à découvert) égale à la variation de l’option si le sous-jacent décalait d’environ de 20%.
   
Exemple de calcul de couverture : prenons la vente d’un call 53 pour un titre qui cote 51 euros.
Pour estimer la couverture approximativement, il faut recalculer la valeur du call 53 avec une hausse du titre de 20% soit 60 euros. L’option vaudrait environ 60 – 53, soit proche de 7 euros plus un peu de VT en fonction de l’éloignement de l’échéance. Il faut, par conséquent, posséder des actifs pour couvrir un "déposit" (garantie) de 700 euros (7euros*100 titres pour un contrat) par call vendu. Cette couverture peut être prise en espèce ou en titre, ce dernier avec une légère décote.
 
Si le portefeuille se trouve constitué de plusieurs titres (minimum 100 unités), et que les perspectives de marché demeurent neutres, il devient pertinent de vendre des calls sur ces titres pour encaisser potentiellement le montant de cette prime et booster, par conséquent, les performances. Cela prend la forme d’un complément de dividende qui peut s’encaisser deux à trois fois par an, en fonction du parcours des sous-jacents.
 
Prenons l’exemple de 100 titres Total détenus dans un portefeuille. On estime que l’action devrait se stabiliser sur les mois à venir (elle cote 51 euros), voire progresser légèrement.
On procède à la vente d’un call 53 sur deux ou trois mois à 1,7 soit un encaissement brut de 170 euros (contrat de 100 titres).
 
Cas 1 : le titre se stabilise à 51 euros à l’échéance, l’encaissement des 170 euros permet de booster le rendement de la ligne. Dans la foulée ou plus tard, une autre vente pourra se faire sur l’échéance suivante, et ainsi de suite.
 
Performance titre depuis l’opération (51-> 51)          0
Performance option (1.7/51)                                      3,3%
Cumul pour la ligne                                                 3,3%
 
Cas 2 : le titre se replie à 47 euros, l’encaissement des 170 euros reste effectif.
 
Performance titre depuis l’opération (51 -> 47)        -7,8%
Performance option   (1.7/51)                                    3,3%
Cumul pour la ligne                                                -4,5%
 
 
Cas 3 : le titre, au contraire progresse jusqu’à 55 euros. Il y a assignation et vente des 100 titres à 53 euros, les 170 euros sont définitivement encaissés.
 
Performance titre depuis l’opération (51 -> 53)          3,9%
Performance option    (1.7/51)                                    3,3%
Cumul pour la ligne                                                  7,2%
 
 
N’oubliez pas la souplesse des options... qui nous permet d’imaginer un autre cas, le numéro 4

Le titre clôture vers 54 euros mais vous pouvez éviter de vendre les titres si tel n’est votre désir. Vous rachetez alors le call avant la clôture de l’échéance, à environ 1 euro, pour revendre au même prix un autre call comme le 55, un mois plus loin.
Résultat final, le titre reste en portefeuille pour un mois de plus et conserve son droit à potentiellement encaisser un dividende. La prochaine assignation, s’il y a lieu, se fera à 55 euros soit un PM de 55 + (1,7-1 +1)= 56,7 euros.
 
Performance titre depuis l’opération (51->54)            5,8%
Performance option      ((1.7-1+1)/51)                        3,3%
Cumul pour la ligne                                                  9,1%
 

En résumé, la stratégie permet de bonifier les performances en cas de baisse ou de stabilité du titre (scénario envisagé au départ). Néanmoins, si elle accompagne la hausse du titre en la bonifiant lors d'une avancée graduelle, elle réduit le potentiel de gains (seul risque de la stratégie) en cas de forte poussée. Elle n’est pas non plus restrictive car même dans le cas d’une assignation, il y aura la possibilité de revendre un put pour encaisser à nouveau une prime et éventuellement racheter les titres plus bas, aménagement démontrant, une fois de plus, toutes les astuces de ce produit de bourse. La manipulation peut s’avérer sans fin, tout en additionnant de la bonification.