Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,25% mercredi après des statistiques américaines décevantes, alors que les investisseurs attendent toujours des signes concrets d'un accord commercial sino-américain.

L'indice CAC 40 a reculé de 13,85 points à 5.500,72 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,19 milliards d'euros. La veille, il avait fini en petit recul de 0,13%.

La cote Parisienne a ouvert en léger recul avant de reprendre des couleurs dans le sillage de propos du secrétaire américain au Trésor mais a décroché au moment de la publication des commandes de biens durables américaines.

"Depuis 48 heures, les données macroéconomiques américaines sont moins ignorées par le marché" qui est "moins enclin à pousser plus haut tant qu'il n'y a pas de nouveauté par rapport aux Etats-Unis et la Chine", indique à l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

"Le marché commence à se poser beaucoup de questions parce que la macroéconomie américaine se replie" après les indicateurs de la confiance des consommateurs, des ventes de logements et des commandes de biens durables qui ont chuté en mai, pour la troisième fois en quatre mois.

Etant donné que "la baisse de taux en juillet est déjà acquise pour les marchés", il faudrait d'autres catalyseurs pour motiver les investisseurs, selon lui.

En outre, "le marché ne se positionne pas trop de façon optimiste par rapport à un éventuel accord" sino-américain dans un contexte de "cacophonie" avant la rencontre entre les deux présidents américain et chinois en marge du G20 samedi, estime l'expert.

Le secrétaire américain au Trésor Steve Mnuchin s'est pourtant montré confiant sur l'issue de la rencontre entre les présidents américain et chinois prévue samedi au Japon, en marge du sommet du G20.

Quant au président américain Donald Trump, il a affirmé mercredi que la Chine voulait un accord commercial avec les Etats-Unis parce que son économie faiblissait.

Sur le dossier iranien, M. Trump a affirmé sur la chaîne Fox Business qu'il espérait qu'il n'y aurait pas de guerre avec l'Iran, mais a assuré qu'en cas d'éventuel conflit, celui "ne durerait pas très longtemps" et qu'il n'impliquerait pas de troupes au sol.

Matières premières et automobile en tête

En Europe, l'indice de confiance des ménages en France a continué de progresser en juin, dépassant sa moyenne de longue période pour la première fois depuis avril 2018.

En Allemagne, le moral des consommateurs devrait continuer à s'assombrir en juillet, face à la crainte montante d'un retournement sur le marché du travail.

Sur le front des valeurs, les titres liés aux matières premières ont été bien orientés, sur fond de hausse des cours des métaux et du pétrole, à l'instar d'ArcelorMittal (+4,83% à 15,71 euros), Aperam (+2,46% à 24,60 euros), Eramet (+3,39% à 57,40 euros) et Vallourec (+3,06% à 2,53 euros).

Le secteur automobile a bénéficié pour sa part de l'espoir d'un réchauffement des relations sino-américaines. Plastic Omnium a gagné 4,53% à 22,84 euros, Valeo (+5,92% à 28,26 euros) Europcar (+2,27% à 6,08 euros) et Faurecia (+2,82% à 39,72 euros).

Les bancaires ont rebondi, profitant des propos du président de l'antenne de la Fed de St Louis, James Bullard qui a estimé mardi "exagéré" le scénario d'une baisse de taux de 50 points de base (0,50%) lors de la prochaine réunion de l'institution en juillet.

Société Générale a progressé de 1,59% à 21,77 euros, Crédit Agricole a pris 1,47% à 10,37 euros et BNP Paribas 1,74% à 41,17 euros.

STMicroelectronics est monté de 1,85% à 15,15 euros, à la suite de l'annonce de l'américain Micron qui a repris les livraisons de certains composants électroniques au chinois Huawei.

Vinci a cédé 1,82% à 90,38 euros. Une vingtaine de travailleurs sans-papiers ont manifesté mercredi devant un chantier du géant du BTP à Paris pour non-paiement et non-déclaration depuis plusieurs mois par leur employeur, sous-traitant du groupe DB Environnement, lui même sous-traitant de Vinci.

Aeroports de Paris (ADP) n'a en revanche pas bénéficié (-2,64% à 154,60 euros) d'un début de suivi de son titre par Berenberg avec la recommandation "conserver". Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron juge que la privatisation d'ADP "n'est pas comprise par les Français".

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