PARIS, 6 octobre (Reuters) - La France prépare une résolution au Conseil de sécurité de l'Onu visant à obtenir l'arrêt des bombardements aux barils d'explosifs de la population syrienne par le régime de Bachar al Assad, a déclaré mardi Laurent Fabius.

Alliée indéfectible de Damas, la Russie a fait circuler la semaine dernière l'Onu un projet de résolution visant à coordonner l'action des pays confrontés à l'Etat islamique (EI) et à d'autres groupes "terroristes".

"En Syrie, l'objectif c'est quoi ? Premièrement, frapper le groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR), nous l'avons fait en Irak depuis maintenant un an, nous le faisons depuis quelques semaines en Syrie", a déclaré le chef de la diplomatie française à l'Assemblée nationale.

"Deuxièmement, obtenir l'arrêt des bombardements par dynamite de Bachar al Assad vis-à-vis de la population civile et une résolution sera déposée en ce sens", a-t-il ajouté. "Troisièmement, comme il n'y a pas seulement une action militaire à mener mais évidemment une action politique, plaider, agir pour la transition politique."

Un responsable français a confirmé la tenue de discussions avec Londres et Washington concernant cette résolution.

Le régime syrien est accusé par plusieurs pays et organisations de défense des droits de l'homme d'avoir mené des attaques aux barils d'explosifs depuis des hélicoptères.

L'idée d'une résolution appelant spécifiquement à mettre un terme à ce type de bombardements, en théorie interdits par le droit international, est en discussion depuis plusieurs mois entre les pays occidentaux du Conseil de sécurité de l'Onu.

Une résolution adoptée en février 2014 appelait déjà toutes les parties prenantes au conflit de mettre un terme à l'emploi sans discernement de barils d'explosifs et d'autres armes contre des zones peuplées. Mais cette mesure était contenue dans une résolution plus large, consacrée à l'accès de l'aide humanitaire, et plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, ont dénoncé depuis les violations de cet embargo.

Une résolution réclamant l'arrêt des bombes barils permettrait de souligner le fait que le gouvernement syrien a continué d'utiliser ces armes en violation des lois internationales, soulignent des diplomates occidentaux.

Son adoption semble toutefois peu probable.

Depuis le début du conflit qui a fait plus de 240.000 morts depuis mars 2011, la Russie et la Chine ont utilisé leur veto à quatre reprises contre des textes proposant soit des sanctions contre le gouvernement de Bachar al Assad soit de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis en Syrie contre les deux camps. (John Irish et Marine Pennetier, avec Louis Charbonneau à New-York, édité par Yves Clarisse)