PARIS, 21 novembre (Reuters) - Le cycle n'est pas mort et peut durer encore deux ou trois ans sans choc majeur qui le ferait dérailler mais le changement de régime d'investissement liée à la fin de l'assouplissement quantitatif impose de se préoccuper à nouveaux des valorisations et les opportunités ne manquent pas, estime Nick Mustoe, directeur des investissements d'Invesco.

De la politique italienne au Brexit en passant par la montée du protectionnisme, les craintes sur la fin du cycle ou les tensions géopolitiques, les facteurs d'inquiétude sont multiples en cette fin d'année, a-t-il reconnu.

Mais le cycle est à ses yeux suffisamment robuste pour se poursuivre encore, bien qu'à un rythme ralenti, et les marchés s'ajustent surtout au nouvel environnement de fin des politiques d'assouplissement quantitatif mises en place après la crise financière de 2008, qui ont provoqué d'importantes distorsions dans la valorisation des actifs sur les marchés.

Il met en avant deux illustrations de ces distorsions sur les marchés d'actions avec la très nette surperformance des valeurs de croissance par rapport aux actions dites "value" et celle des valeurs technologiques par rapport au reste du marché aux Etats-Unis.

Graphique sur la surperformance des valeurs de croissance:

https://bit.ly/2DQs7y0

Graphique sur la surperformance des valeurs technologiques :

https://bit.ly/2QaJI9z

LES BANQUES EUROPÉENNES ATTRAYANTES

Il relève toutefois que les performances des valeurs technologiques aux Etats-Unis et en Asie ont nettement divergé à partir du printemps, ce qui pouvait constituer un signal avant-coureur d'une correction à venir sur le secteur.

Graphiques sur la divergence de performance des valeurs technologiques aux Etats-Unis en Asie ex Japon :

https://bit.ly/2r0yB53

"Le marché à sens unique a pris fin cette année (...) et la valorisation est vraiment ce qui importe", a-t-il dit lors d'une présentation à Paris, soulignant que l'écart entre le plus haut et le plus bas des marchés actions cette année est dans la moyenne de ceux constatés au cours des quarante dernières années.

Il ajoute qu'à l'exception des Etats-Unis, la plupart des marchés actions - et notamment les marchés européens - présentent des valorisations raisonnables aussi bien en termes de capitalisation des bénéfices à 12 mois qu'au vu du ratio rapportant la valeur comptable de l'entreprise à sa capitalisation boursières ("price to book ratio").

Graphique sur la valorisation des principaux marchés boursiers : https://bit.ly/2S3XcBl

En dépit des piètres performances des Bourses européennes depuis le début de l'année, et du secteur bancaire européen en particulier, Nick Mustoe a insisté sur ses valorisations "attrayantes" et des niveaux de rendement du dividende sensiblement supérieurs à leur moyenne de long terme.

Graphique sur la valorisation relative du secteur bancaire européen hors Royaume-Uni : https://bit.ly/2DPX6dt

(Marc Joanny, édité par Marc Angrand)