par Bart H. Meijer, Charlotte Van Campenhout et Ingrid Melander

AMSTERDAM, 23 novembre (Reuters) - Le chef de file du Parti pour la liberté (PVV) d'extrême-droite Geert Wilders va commencer jeudi à chercher des partenaires de coalition, après une victoire électorale qui devrait avoir d'importantes répercussions aux Pays-Bas et en Europe.

Admirateur autoproclamé du très conservateur Premier ministre hongrois Viktor Orban, Geert Wilders se trouve sous protection policière depuis plusieurs années pour ses positions incendiaires sur l'islam, qui lui ont valu des menaces de mort.

Avec 98% des voix dépouillées, le PVV a remporté 37 sièges sur 150, loin devant les 25 sièges attribués à l'alliance travaillistes-écologistes dirigée par l'ancien Commissaire européen Frans Timmermans et des 24 sièges du Parti libéral (VVD) du Premier ministre sortant Mark Rutte.

"L'ère Rutte se termine par une révolte populiste de droite qui ébranle (La Haye) jusque dans ses fondations. La victoire électorale historique que le PVV a remportée mercredi a dépassé toutes les attentes", a commenté le quotidien néerlandais de centre-droit NRC.

Une coalition du Parti de la liberté, du VVD et du parti Nouveau contrat social (NSC) du centriste Pieter Omtzigt disposerait de 81 sièges, ce qui en fait la combinaison la plus évidente, mais elle pourrait encore nécessiter des mois de négociations difficiles.

Aucun des partis avec lesquels il pourrait former un gouvernement ne partage ses idées anti-Union européenne.

"Nous sommes prêts à gouverner", a déclaré Pieter Omtzigt. "C'est un résultat difficile. Nous discuterons jeudi de la manière dont nous pourrions contribuer au mieux."

La cheffe du VVD, Dilan Yesilgoz, qui a affirmé en début de semaine que son parti ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par Geert Wilders, a déclaré qu'il lui appartenait désormais de montrer qu'il peut obtenir une majorité.

"Nous ne sommes pas en mesure de prendre la tête du gouvernement", a-t-elle ajouté.

La victoire de Geert Wilders intervient deux mois après le retour au pouvoir en Slovaquie du populiste Robert Fico, également hostile à l'UE, qui s'est engagé à mettre fin à l'aide militaire à l'Ukraine et à réduire l'immigration.

Les partis doivent se réunir jeudi pour discuter de la suite des événements. (Reportage Bart Meijer, Charlotte van Campenhout, Anthony Deutsch ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)