* Le Dow a gagné 1,2%, le S&P 1,44%, le Nasdaq 1,67%
* L'Allemagne envisage une relance budgétaire en cas de
récession-Spiegel
* Les rendements obligataires remontent et dopent les
bancaires
* Les technologiques tirées par les semi-conducteurs
* Sur la semaine, le Dow a cédé 1,53%, le S&P 1,03%, le
Nasdaq
0,79%
par Marc Angrand
PARIS, 16 août (Reuters) - La Bourse de New York a clos par
une belle hausse vendredi une semaine agitée, les investisseurs
ayant retrouvé de l'appétit pour le risque grâce à la remontée
des rendements obligataires, qui a profité aux valeurs
bancaires, et à l'évocation d'un plan de relance en Allemagne.
L'indice Dow Jones a gagné 306,62 points, soit 1,2%,
à 25886,01.
Le S&P-500, plus large, a pris 41,08 points, soit
1,44%, à 2888,68.
Le Nasdaq Composite a progressé de 129,38 points,
soit 1,67%, à 7895,99.
Dans le vert dès l'ouverture, les actions ont amplifié leur
progression après la publication d'un article de l'hebdomadaire
allemand Der Spiegel selon lequel la coalition gouvernementale
dirigée par Angela Merkel serait prête à renoncer à l'équilibrer
budgétaire et à augmenter la dette publique en cas de récession.
"Le marché était en quête d'une bonne nouvelle avant le
week-end" a commenté Mark Kepner, trader de Themis Trading.
Une opinion partagée par David Carter, directeur des
investissements de Lenox Wealth Advisors, qui souligne toutefois
la persistance de risques à ne pas négliger.
"C'est un peu comme quand la Fed baisse les taux plus
qu'attendu", a-t-il expliqué. "Ça fait un super titre mais une
analyse approfondie peut générer de l'incertitude et affaiblir
les marchés. Le niveau d'incertitude dans le monde est en train
d'augmenter sensiblement et on n'en voit pas la fin."
Par ailleurs, en Chine, la Commission nationale du
développement et de la réforme (CNDR), le principal organe de
planification du pays, a annoncé son intention de mettre en
oeuvre un plan visant à augmenter le revenu disponible cette
année et l'an prochain pour soutenir la consommation.
Les investisseurs s'attendent aussi à ce que la Réserve
fédérale américaine poursuive en septembre la baisse de ses
taux, une perspective que le président de la Fed, Jerome Powell,
pourrait évoquer dans le discours qu'il prononcera vendredi
prochain lors du Symposium économique de Jackson Hole.
Sur l'ensemble de la semaine, marquée par la montée de la
tension entre les Etats-Unis et la Chine, l'inversion de la
courbe des rendements obligataires à deux et dix ans américains
et la persistance de tensions géopolitiques, le Dow a reculé de
1,53%, le S&P-500 de 1,03% et le Nasdaq de 0,79%, leur troisième
semaine consécutive de baisse.
VALEURS
Les 11 grands secteurs du S&P ont tous fini la journée en
territoire positif et parmi les meilleures performances, celui
des hautes technologies a pris 1,88%, grâce entre
autres aux performances solides du compartiment des
semi-conducteurs (+2,78%).
Le compartiment financier a quant à lui rebondi de
1,86% et le S&P des banques s'est adjugé 2,61%.
Les 30 valeurs du Dow Jones ont clôturé en hausse.
Parmi les performances marquantes du jour, le spécialiste
des processeurs graphiques Nvidia a bondi de 7,25% au
lendemain de la publication de résultats meilleurs qu'attendu.
General Electric a repris 9,74% et effacé une bonne
partie des lourdes pertes subies la veille (-11,3%) après les
accusations de dissimulation de pertes portées par une étude
indépendante. Le PDG du conglomérat, Larry Culp, a acheté pour
près de deux millions de dollars d'actions jeudi.
A la baisse, le fabricant d'équipements pour le secteur des
puces Applied Materials a cédé 1,12% après avoir
expliqué ne pas attendre de vraie reprise de ses marchés avant
2020.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les mises en chantier de logements neufs aux Etats-Unis ont
diminué en juillet pour le troisième mois consécutif mais le
nombre de permis de construire a atteint son plus haut niveau
depuis sept mois, ce qui permet d'espérer une embellie.
La confiance du consommateur américain s'est dégradée plus
qu'attendu en août selon la première estimation des résultats de
l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, dont l'indice a
reculé à 92,1 après 98,4 en juillet alors que le consensus
Reuters le donnait à 97,2.
LA SÉANCE EN EUROPE
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,22% à
5.300,79 points. Le Footsie britannique a pris 0,71% et
le Dax allemand a gagné 1,31%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,41%, le
FTSEurofirst 300 de 1,23% et le Stoxx 600 de
1,24%.
L'indice Stoxx des banques (+2,38%) a signé la plus
forte hausse sectorielle du jour, profitant de la remontée des
rendements obligataires souverains avec les informations du
Spiegel sur le budget allemand.
Sur la semaine, marqué par un net regain de nervosité et de
volatilité, le Stoxx 600 et le CAC 40 ont perdu l'un comme
l'autre 0,51%.
TAUX
Les informations du Spiegel, en nourrissant les espoirs
d'une relance budgétaire en Allemagne, ont favorisé une nette
remontée des rendements obligataires des deux côtés de
l'Atlantique.
En fin de séance à New York, celui des Treasuries à dix ans
prenait plus de trois points de base à 1,5572%,
s'éloignant ainsi du plus bas de trois ans touché la veille à
1,475%.
Le 30 ans est quant à lui repassé au-dessus du
seuil symbolique de 2% enfoncé jeudi.
Malgré ce rebond des rendements, le marché continue de
croire à une nouvelle baisse de taux de la Fed en septembre, la
seule incertitude portant sur son ampleur, montre le baromètre
FedWatch de CME Group.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à
-0,69% après avoir touché en séance un plus bas
record à -0,727%.
CHANGES
Le dollar a fini la journée en légère hausse par rapport aux
autres grandes devises, l'annonce d'une nouvelle
augmentation des permis de construire aux Etats-Unis ayant
prolongé l'effet positif des chiffres rassurants publiés jeudi
sur les ventes au détail.
Au moment de la clôture de Wall Street, l'euro s'échangeait
ainsi à 1,109 dollar après être tombé à 1,1067, non loin
du plus bas de deux ans touché le 1er août à 1,1025.
PÉTROLE
Les cours du pétrole ont profité de la progression des
marchés actions même si leur hausse a été limitée par les
prévisions pessimistes de l'Opep pour les mois à venir.
Le contrat septembre sur le brut léger américain (West Texas
Intermediate, WTI) a gagné 40 cents, soit 0,73%, à 54,87
dollars le baril. L'échéance octobre sur le Brent a pris
41 cents (+0,7%) à 58,64 dollars.
Le Brent avait atteint 59,50 dollars et le WTI 55,67 dollars
plus tôt dans la journée avant la publication du rapport mensuel
de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dans
lequelle cette dernière a réduit sa prévision de croissance de
la demande mondiale.
A SUIVRE LUNDI:
* GESTION-L'obligataire profite des craintes de
récession-BAML
(Avec Stephen Culp à New York et Medha Singh à Bangalore)
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