Les principales Bourses européennes sont en repli lundi, les investisseurs faisant preuve de prudence en attendant de nouveaux développements sur le plan de relance européen après plusieurs jours de négociations difficiles.

À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,43% à 5.047,41 points vers 08h38 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,09% et à Londres, le FTSE abandonne 0,95%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 0,37%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,52% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Au quatrième jour d'un sommet qui devait n'en durer que deux, les dirigeants de l'Union européenne ont fait état lundi matin de progrès dans la recherche d'un compromis sur un vaste plan de relance de l'économie du bloc.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, à la tête des Etats dits "frugaux", soit les pays partisans d'une stricte orthodoxie budgétaire, a toutefois prévenu que les discussions pouvaient encore se solder par un échec.

Les dirigeants européens butent notamment sur le montant des subventions qui pourront être accordées et que les Etats "frugaux" souhaitent voir réduit. Un accord se dessinerait cependant autour d'une somme de 390 milliards d'euros, un montant inférieur aux 500 milliards initialement proposés.

VALEURS

Tous les secteurs européens sont en baisse dans les premiers échanges: l'indice Stoxx des transports et loisirs accuse la plus forte baisse, à 1,45%.

A Paris, Natixis abandonne 7,63%, BPCE ayant fait savoir qu'elle ne fera pas d'offre publique pour les actions de la banque française.

EssilorLuxottica perd 1,02% après avoir annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires pour obtenir des informations auprès de GrandVision, en baisse de 6,23% à la Bourse d'Amsterdam, afin d'appréhender la façon dont le groupe qu'il souhaite acquérir a géré son activité pendant la crise sanitaire.

Le gérant de fortune suisse Julius Baer cède 3,03% après avoir annoncé une baisse 6% des actifs sous gestion au premier semestre.

En hausse, UBI Banca gagne 12,18% et prend la tête du Stoxx 600 après qu'Intesa Sanpaolo a relevé son offre d'achat de 18% sur son rival italien.

Technicolor s'envole de 11,24% après que son plan de sauvegarde a été approuvé par l'assemblée générale des actionnaires, permettant à la société de réduire son endettement.

Teleperformance gagne 2,85% grâce un relèvement de conseil de Morgan Stanley sur le titre, selon un acteur du marché.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei (+0,09%) a fini sans grand changement, freiné par la nouvelle chute des exportations japonaises en juin (-26,2%), à un rythme plus important que prévu.

Les marchés chinois ont nettement progressé, portés par la progression des valeurs financières, après que les autorités de régulation ont augmenté le plafond des investissements en actions des sociétés d'assurance.

"L'augmentation du plafond des investissements pour les assureurs aura un impact positif évident à court terme en apportant de l'argent frais sur le marché boursier", a déclaré Zheng Zichun, analyste chez AVIC Securities.

Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a bondi de 3% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai de 3,1%.

A WALL STREET

Les futures américains indiquent une ouverture en baisse de 0,3% à 0,5%, le nombre de décès liés au coronavirus aux Etats-Unis ayant dépassé samedi 140.000 depuis le début de l'épidémie.

Wall Street a fini en ordre dispersé vendredi où les investisseurs ont été tiraillés entre les craintes de perturbations économiques dues à la pandémie et les espoirs de nouvelles mesures de relance.

L'indice Dow Jones a cédé 0,23%, le S&P-500 a gagné 0,29% et le Nasdaq Composite a progressé de 0,28%.

Aux valeurs, Netflix a perdu 6,5% après avoir dit anticiper un recrutement moindre qu'attendu de nouveaux abonnés au troisième trimestre tandis que BlackRock a pris en revanche 3,6% après avoir publié un bénéfice trimestriel meilleur qu'attendu.

CHANGES/TAUX

Si les investisseurs en actions se montrent prudents, les acteurs du marché des changes et du marché obligataire sont plus optimistes concernant la conclusion d'un accord sur un fonds de relance.

L'euro grimpe à 1,1462 dollar, sur un plus haut d'environ quatre mois.

"L'UE semble être sur le point de surmonter un obstacle majeur. En cas de succès, l'euro pourrait évoluer entre 1,14 et 1,16 dollar, par opposition à la fourchette 1,11-1,14 dollar dans laquelle il était bloqué pendant un moment", déclare Kyosuke Suzuki, de la Société Générale.

L'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert contre six autres devises de référence, est stable.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans a atteint un plus haut d'une semaine à -0,418% avant de revenir autour de -0,445%. Son équivalent italien recule de trois points de base à 1,212%, à un plus bas depuis le 11 mars.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent, affectés par la perspective que l'augmentation des infections par le coronavirus fasse dérailler la reprise de demande de brut.

Le Brent cède 0,67% à 42,85 dollars le baril et le brut léger américain lâche 0,79% à 40,27 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga